Les hôtels de Lloret de Mar, la plus grande station balnéaire de Catalogne, prennent les devants pour se fournir en eau et sauver la saison.
Une question de vie ou de mort. C’est ainsi que le syndicat des hôteliers de Lloret de Mar justifie la décision. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un seul jour ; on doit se dépêcher pour ne pas perdre des parts de marché et être obligés de fermer nos entreprises », expliquait hier son président Enric Dotras.
Comme 200 autres communes catalanes, Lloret de Mar est sous le coup de l’état d’urgence sécheresse décrété le 1er février. Le plan mis en place par le gouvernement catalan interdit notamment de remplir les piscines récréatives, une véritable catastrophe pour les complexes hôteliers comme pour les plus petites enseignes de la station. Tous ont donc décidé d’unir leurs forces et de s’équiper d’une station de dessalement qui leur permettra d’être fournis en eau sans recourir au réseau régional. Un investissement d’un million et demi d’euros que se répartissent les établissements via le syndicat.
Située sur la Costa Brava, Lloret de Mar est, après Barcelone, la commune catalane comptant le plus de lits touristiques avec 121 établissements capables d’accueillir un total de 30.000 personnes par nuit. Réputée pour ses établissements low cost, elle attire chaque année un million de visiteurs, majoritairement des clients de tour operators, attirés par ces hôtels en bord de mer… avec piscine.
En faire aussi profiter les habitants
Pour le syndicat hôtelier, la station de dessalement est « la solution la plus agile et la plus sûre » pour remplir les piscines, mais aussi pour anticiper les prochaines phases 2 et 3 du plan sécheresse qui pourraient mener à des coupures au robinet. Les établissements de Lloret seront ainsi capables de pallier les mesures gouvernementales grâce à leur propre fournisseur d’eau potable.
La station de dessalement devrait être opérationnelle dès le mois de mai, juste pour le lancement de la saison touristique. Placée à l’écart de la grande plage de la commune, elle sera en capacité de fournir quotidiennement 50 mètres cubes d’eau, soit 5 fois ce que nécessitent les piscines des établissements touristiques. Le syndicat propose que l’eau non utilisée soit mise à profit des habitants. Elle attend pour cela le feu vert de l’Agence catalane de l’eau. « Nous espérons qu’il n’y aura pas de problème et que nous n’aurons pas à jeter cette eau, ce serait une absurdité ».