L’espérance de vie des entreprises espagnoles ne dépasse pas les 11 ans, soit deux fois moins que la moyenne européenne.
Photo : Clémentine Laurent
Dans la péninsule ibérique, maintenir une entreprise durant plus de cinq ans est déjà une victoire. Plus de 6 sociétés sur 10 mettent la clé sous la porte avant. Comment expliquer une telle hécatombe ? La taille des entreprises, répond le dernier rapport de la CEPYME (confédération des syndicats de PME). Car en Espagne, 94% des entreprises sont des TPE de moins de 10 salariés. Les structures les plus fragiles et celles qui ont le moins accès aux financements.
>Déjà par nature plus faible que les grandes entreprises, le nombre de crédits bancaires aux PME a baissé de 25% depuis la pandémie. Ce manque d’accès aux liquidités fragilise évidemment leur croissance mais aussi leur survie.
>Une culture entrepreneuriale différente
Mais ce n’est pas la seule explication selon les experts. Si les TPE restent des TPE, c’est aussi parce que la culture espagnole de l’entrepreneuriat valorise l’autonomie et l’indépendance. Difficile donc pour beaucoup de patrons d’envisager de s’associer, fusionner ou constituer des joint-ventures. Et donc de croître.
Conséquence : une fragilité chronique du tissu entrepreneurial espagnol mais aussi une précarité des patrons comme des employés. Ainsi le salaire brut mensuel est en moyenne de 1590 euros dans une entreprise de moins de 50 salariés, soit 330 euros de moins que le salaire médian espagnol. Un cercle vicieux qui voit souvent partir les meilleurs talents vers les grandes sociétés, privant ainsi les PME des forces vives nécessaires à leur croissance.