Longtemps destination privilégiée de la tech internationale, Barcelone se fait dangereusement rattraper par la capitale espagnole.
Début 2023 encore, sur 10 startups françaises qui s’installaient en Espagne, 7 choisissaient la cité catalane et 3 Madrid. Mais la situation pourrait bien évoluer, et rapidement. « Avant, la décision était évidente, Barcelone était la place tech en Espagne, explique Blandine Weill, présidente de la French Tech Madrid, maintenant la question se pose beaucoup plus ». C’est même l’une des questions qui revient le plus souvent.
La Catalogne pâtit-elle encore de ses aspirations indépendantistes ? Pas forcément selon notre experte, qui évoque surtout des écosystèmes différents. La capitale espagnole abrite les sièges de nombreuses entreprises internationales, des grandes sociétés d’assurances et des banques. C’est donc l’endroit privilégié pour la fin tech ou même la health tech. De par ses liens avec l’Amérique latine et le Portugal, la capitale espagnole constitue aussi le point de chute parfait pour toute entreprise visant une expansion dans ces pays. Et puis, surtout, « la ville et la région ont beaucoup poussé pour faire de Madrid un hub technologique », ajoute Blandine Weill.
Barcelone ne règne plus en maître
Espaces gratuits mis à disposition, événements et globalement un environnement plus favorable aux startups. Et la stratégie paie puisque la région a battu en 2023 son record historique de nombre de levées de fonds, dans un contexte de morosité pour la tech, avec un total de 775 millions d’euros investis. Barcelone continue toutefois de la devancer, avec 901 millions d’euros.
Mais Madrid n’est pas la seule à vouloir prendre sa part du gâteau tech. Malaga et Valence déroulent elles aussi le tapis rouge aux entreprises de demain avec d’autres atouts, comme la qualité de vie, qui séduisent les jeunes startupers. Et au Pays basque, Bilbao tire aussi son épingle du jeu. « Un rééquilibrage progressif pour nos startups françaises présentes en Espagne est probable, nous verrons dans quelles proportions », conclut Blandine Weill.