Fiscalité en Espagne : Madrid plus avantageuse que Barcelone ?

Les avantages fiscaux dans la Communauté autonome de Madrid sont nombreux. A l’opposé, la Catalogne fait partie des régions ayant la pression fiscale la plus élevée. Comment cela s’explique-t-il ? 

En Espagne, les communautés autonomes gèrent elles-mêmes leurs impôts. Conséquence, certaines régions présentent une pression fiscale moindre, contrairement à d’autres. Par exemple, la Communauté de Madrid, le Pays basque et les îles Canaries se distinguent comme les trois autonomies ayant la pression fiscale la plus faible. La Catalogne, la Communauté valencienne et l’Aragon sont en revanche les régions où les impôts sont les plus élevés.

Barcelone : 11 impôts de plus que Madrid

Madrid ne dispose que de quatre impôts propres, tandis que la Catalogne compte 15 impôts régionaux. Soit 11 de plus que la Communauté de la capitale espagnole. Le Pays Basque, par exemple, ne dispose pas de ses propres impôts, même si le concert basque lui permet de gérer directement tous les revenus dont il dispose.

Actuellement, le système fiscal espagnol établit un régime commun pour la plupart des communautés, à l’exception du Pays basque et de Navarre, qui ont un régime régional, dans lequel le gouvernement collecte l’impôt sur le revenu des personnes physiques, la TVA et les impôts spéciaux. Les communautés autonomes, quant à elles, gèrent les impôts sur la fortune, les successions, les donations, les transferts de biens et les actes juridiques documentés, avec le pouvoir de les augmenter, les diminuer ou les supprimer. Et à cela s’ajoutent les propres impôts que chaque gouvernement autonome peut créer.

L’IRPF plus avantageux à Madrid

C’est à Madrid que l’impôt sur le revenu des personnes physiques est le moins élevé. Bien que l’État instaure un Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPF) fixe, s’y ajoute l’impôt réglementé par les autonomies. En ce sens, Madrid a les pourcentages les plus bas avec 9 %, ce qui revient à 18,5 % global.

A contrario, le plus élevé se trouve en Catalogne, avec 12 %, atteignant 21,5 % global, comme l’analyse le média économique El Observador), ceci pour des salaires inférieurs à 20.000 euros. À partir de 20.000 euros, les régions où l’impôt sur le revenu des personnes physiques est le plus bas changent, mais Madrid reste aussi celle où l’on paie le moins.

Quid de l’impôt sur la fortune ?

L’impôt sur la fortune des personnes physiques existe dans toutes les communautés, mais certaines appliquent des réductions allant jusqu’à 100 %, comme le font la Communauté de Madrid et l’Andalousie. La Galice a également annoncé un bonus de 50 %. Les régions où l’impôt sur la fortune est le plus haut sont l’Aragon, pour un patrimoine de 800.000 euros, et l’Estrémadure, pour une fortune de 4 millions. À Madrid, ce qui est payé est toujours de 0 euro, même si la valeur des actifs est élevée.

Entreprises françaises de BarceloneD’une manière générale, l’impôt sur les successions ou les donations est plus avantageux dans certaines communautés que dans d’autres. Par exemple, la communauté dans laquelle les droits de succession sont le plus imposés est celle des Asturies, tandis qu’en Andalousie, en Cantabrie et en Galice, aucun euro ne serait payé en cas d’héritage.

Le système fiscal madrilène appliqué à Barcelone ?

Le président de l’association patronale catalane Foment del Treball, Josep Sánchez Llibre, a défendu, le 7 décembre dernier que la Catalogne applique un système fiscal similaire à celui de Madrid ou de Valence pour rendre le retour des entreprises qui ont changé de siège vers d’autres communautés autonomes en raison d’une fiscalité plus attractive.

Dans une interview accordée au Periódico, Josep Sánchez Llibre a souligné en particulier l’impôt sur la fortune, qu’il a qualifié de mesure « confiscatoire » et qui « est toujours payé par les mêmes personnes », et il a proposé que le gouvernement espagnol supprime cet impôt dans toutes les communautés pour mettre fin à la « guerre fiscale ».

« Le Foment del Treball a lancé une lutte totale contre l’impôt sur la fortune et nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce qu’il disparaisse de la législation espagnole. (…) Cela n’a aucune logique « , a-t-il déclaré. Parallèlement, Sánchez Llibre a également exigé la suppression de taxes telles que la taxe sur les banques ou les sociétés énergétiques, pour « encourager l’investissement privé et générer de la richesse ».

Augmentation de la pression fiscale en Espagne, les raisons

 

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