L’insécurité ne fait pas bon ménage au sein des forces de l’ordre barcelonaises. Dans la capitale catalane, les policiers municipaux sont de plus en plus nombreux à se mettre en arrêt. Conséquence d’un manque de protection, assure un syndicat.
Coup dur pour les forces de l’ordre à Barcelone. Les policiers de la Guardia Urbana sont de plus en plus nombreux à se mettre en arrêt de travail. Cette année, d’après une enquête interne relayée dans le média Cronica Global, pas moins de 330 agents ont stoppé leur activité entre janvier et octobre, durant une moyenne de 30,5 jours. C’est l’équivalent d’un nouvel arrêt par jour.
Par tranche de 100 000 policiers, ils sont 7 918 dans le même cas. Un indice plus élevé que l’an passé et deux fois plus important que dans le reste de la capitale catalane, tout emploi confondu. Pourtant, il n’est pas de coutume espagnole de se mettre en « baja ». Mais cette année encore, le corps médical ne laisse guère le choix.
De plus en plus à Barcelone, les policiers, souvent des hommes de 35 à 49 ans, subissent coups et blessures pendant leur journée de travail. Sur les bras et sur les jambes, surtout, détaille le rapport de la mutuelle Mutua Universal. Les autres contusions touchent la tête, en plus faible quantité. Le résultat d’interventions dans la rue ou d’accidents, qui ont généralement lieu entre le lundi et le jeudi en fin d’après-midi ou le soir.
Délinquance et protection dans le viseur des policiers
Ce phénomène va de pair avec le taux d’insécurité grandissant à Barcelone. Depuis 2020, le nombre de délits monte en flèche, selon les données de la mairie. Bien qu’il n’atteigne pas celui de 2019, le plus haut de la décennie, le dernier chiffre parle d’une augmentation de 14 % des infractions et de la criminalité dans la cité comtale, au cours du premier semestre.
Un quotidien mouvementé, donc, pour les policiers de la Guardia Urbana. Récemment, l’ensemble des agents se sont à nouveau soulevés pour réclamer des caméras de surveillance autour du commissariat du Raval. La délinquance et le vandalisme étant au cœur des plaintes. Alors, avec la sortie de ce nouveau rapport, une alarme supplémentaire s’ajoute au compteur.
En réaction, le syndicat des fonctionnaires CSIF a ainsi insisté sur le manque de moyens humains, de personnel et de matériels. « Une police moderne de grande ville comme Barcelone doit avoir des tasers, des détecteurs de métaux, des fourgons, des caméras personnelles et des bombes lacrymogènes », s’est exprimé le porte-parole syndicaliste. Avant d’ajouter : « Barcelone ne peut pas vivre avec une police sans moyens ». Plus que jamais, le mot d’ordre est : protection.