Alors que l’instruction est toujours en cours à Barcelone, des parents ont déposé plainte à Paris contre le Lycée français et l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger (AEFE), qu’ils estiment responsables d’une omerta criminelle.
« Le LFB n’a eu aucune réaction, pire, ils ont protégé les mis en cause ». Pour certains parents, c’est la loi du silence imposée par l’AEFE et la maternelle de la rue Munner qui a permis au suspect de perpétrer des abus sexuels durant des mois sur plusieurs enfants. En mars dernier, les premières plaintes étaient déposées à Barcelone contre Samuel R., surveillant de cantine désigné par deux élèves de 4 et 5 ans pour des agressions répétées durant la pause du déjeuner.
Depuis, la liste des victimes présumées ne cesse de s’allonger après une sixième plainte récemment transmise au parquet espagnol. Ce sont désormais deux petites filles et quatre garçons scolarisés l’année dernière à la maternelle du LFB qui déclarent avoir subi des abus sexuels dans l’enceinte de l’établissement. « Nous pensons qu’il pourrait y en avoir une dizaine d’autres », estime le père d’une victime.
Le principal suspect en liberté
Dégoûtée de son expérience barcelonaise, l’une des familles a décidé de quitter la Catalogne et a déposé plainte auprès du parquet de Paris. L’office central pour la répression des violences aux personnes est chargé de l’enquête depuis cet été. Mais toutes les familles de victimes présumées ne sont pas encore jointes à ce nouveau front ouvert contre le LFB. « Au regard du nombre de faits signalés, une pluralité de plaintes renforcerait indiscutablement l’efficacité des poursuites », estime Maître Molina, avocat fondateur de ADPFE (Assistance Défense Pénale Français de l’étranger), qui se rendra d’ailleurs prochainement à Barcelone.
Côté espagnol, l’instruction suit son cours. Le principal suspect, placé en détention préventive durant un mois, a été remis en liberté en juillet, le juge estimant qu’il ne présentait pas de risque de fuite. Il a toutefois été suspendu de son poste, avec interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres de la maternelle et du domicile des plaignants. Placé sous contrôle judiciaire, il est tenu de se présenter deux fois par mois au tribunal durant toute la durée de l’enquête.
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