Pedro Sánchez, premier ministre sortant, a conclu un pacte avec la gauche radicale et les indépendantistes catalans qui lui permet de gouverner le pays durant quatre années supplémentaires. Ce mercredi au Parlement, le socialiste a présenté les principales mesures qui arriveront sur la table du conseil des ministres. Passage en revue.
Logement : priorité de la législature
Pedro Sánchez veut que les politiques en matière de logement soient la priorité de son prochain gouvernement, alors que le prix moyen d’un appartement à Barcelone s’élève désormais à 1.087 euros par mois. Sans en préciser la teneur exacte, le socialiste veut mettre en place des aides au logement pour les locataires. Plus précis, pour les acquéreurs d’un bien, le gouvernement va créer une ligne de garanties afin de couvrir jusqu’à 20 % de l’hypothèque. Enfin, il est question de créer 183 000 nouveaux logements sociaux. En Espagne, les HLM représentent moins de 3 % du parc construit, contre 9,5 % en moyenne en Europe et 16,8 % pour la France. Le record étant détenu par les Pays-Bas avec 30 %.
Passage aux 35 heures
Dans le domaine du travail, Pedro Sánchez a annoncé que la prochaine législature sera celle du « nouveau statut des travailleurs ». « Une culture du travail différente sera promue, qui permettra une meilleure réconciliation des vies personnelle et professionnelle, avec le principe du travailler pour vivre et non vivre pour travailler« , s’enthousiasme le socialiste. Sánchez veut que l’Espagne passe aux 35 heures avant la fin de la législature avec le pallier de 37,5 heures par semaine dès 2024. Actuellement, la durée légale du travail en Espagne est de 40 heures.
Le Premier ministre veut également poursuivre la hausse du SMIC pour rester à 60 % du salaire moyen. Le socialiste pense qu’avec ses mesures, l’Espagne atteindra l’objectif très ambitieux du plein emploi.
Réduction de la TVA
Concernant le pouvoir d’achat, Sánchez a indiqué que la réduction de la TVA à 0 % pour les aliments de première nécessité sera prolongée jusqu’en juin 2024.
Congés maternités et paternités
Sánchez a déclaré que le nouveau gouvernement allait « faciliter la conciliation » des pères et des mères en étendant le congé de naissance à 20 semaines pour l’un ou l’autre des parents. Par ailleurs, les familles monoparentales avec deux enfants – dirigées majoritairement par des femmes – seront considérées comme des familles nombreuses.
Transport gratuit
En matière de mobilité, le socialiste s’est engagé à ce qu’à partir du 1ᵉʳ janvier prochain, les transports publics soient gratuits pour tous les jeunes jusqu’à 30 ans, ainsi que pour les personnes en situation de chômage.
Un effort en matière de santé mentale
Élargir le portefeuille de services publics est la devise de Pedro Sánchez afin de rendre gratuits les traitements bucco-dentaires et ophtalmologiques pour les plus jeunes. Il a également assuré que l’Exécutif promouvrait un grand Pacte d’État pour la santé mentale avec une augmentation des ressources allouées à ce secteur médical. Véritable phénomène de société, depuis le Covid, les troubles mentaux ont été multipliés par quatre, selon la Société espagnole d’études de l’anxiété et du stress.
Parité absolue
Le gouvernement proposera une loi sur l’égalité de représentation des genres. Cette règle qui imposera le respect total de la parité dans les gouvernements et les organes de décision des entreprises.
Amnistie pour les indépendantistes catalans
Cette loi prévoit de gracier toutes les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits perpétrés entre 2012 et 2023, en lien avec les référendums de 2014 et 2017. Environ 400 personnes seraient concernées, dont Carles Puigdemont qui pourrait revenir en Catalogne sans être inquiété, après six ans en Belgique. La loi suscite des réserves de la part de nombreux magistrats, qui dénoncent un non-respect de la séparation des pouvoirs et annoncent déjà un recours au Conseil constitutionnel.
Reconnaissance de l’État palestinien
Sánchez a annoncé que le nouveau gouvernement œuvrerait pour que l’Europe – y compris l’Espagne – reconnaisse l’État palestinien et a réaffirmé que la « seule solution possible » au conflit est la coexistence de deux États : Israël et la Palestine.
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