Pour la première fois, le nombre de Barcelonais nés à l’étranger dépasse la barre des 30%. Un mouvement migratoire qui ne semble pas près de s’arrêter.
C’est l’histoire de la naissance d’une métropole. A la fin du siècle dernier, une ville industrielle qui tournait le dos à la mer a saisi l’opportunité des Jeux Olympiques pour se montrer sous son meilleur jour. Ses plages, son climat, la mise en valeur de son architecture moderniste et un niveau de vie à la traîne européenne ont fait le reste. Trente ans plus tard, elle est non seulement devenue une destination touristique de premier plan, mais aussi une destination de vie.
Alors que les personnes nées à l’étranger ne représentaient en 1996 que 2% des Barcelonais, elles constituent maintenant 31,3% de la population. Si on y ajoute les Espagnols venus d’autres villes ou régions, les personnes nées à Barcelone passent en minorité et ne représentent plus que 47% des habitants, un ratio historiquement bas. « La population née dans le reste de la Catalogne et le reste de l’Espagne évolue à la baisse, dans un mouvement de déclin aussi léger que persistant, soulignent les auteurs de l’étude de population 2023, tout le dynamisme se concentre sur le collectif des personnes nées à l’étranger qui pour la première fois dépasse la frontière symbolique des 30% ».
Un pic depuis 2018
Si l’attractivité de Barcelone baisse auprès des Catalans et Espagnols, elle semble ne pas connaître de limites outre frontières. L’arrivée d’étrangers a ainsi connu un premier pic vers 2005-2007, avant de se stabiliser puis de faire un nouveau bond depuis 2018.
En 2023, le nombre d’immigrés battait lui aussi un record : 371.522 habitants issus de 177 nationalités différentes, soit un Barcelonais sur quatre.
Evolution de la population barcelonaise par origine de 1991 à 2023 (source Oficina Municipal de Dades)
Dans la capitale catalane, un tiers des étrangers sont européens. Les résidents de nationalité italienne sont les plus nombreux sur le papier, mais il ne s’agit pas toujours de ressortissants de la Botte. Les autorités expliquent que plus d’un tiers des détenteurs du passeport italien sont en fait nés en Amérique latine et ont pu obtenir cette nationalité en prouvant leur ascendance.
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Ce sont donc les Colombiens qui tiennent réellement la première place du classement, suivis des Pakistanais, des Chinois et des Français, première nationalité européenne à Barcelone. L’étude souligne par ailleurs que les immigrés européens ont dans leur majorité entre 25 et 39 ans, et que 65% d’entre eux sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures, un chiffre deux fois plus élevé que pour la population locale.