La Catalogne, principal foyer djihadiste en Espagne, comme le reste du pays, est en alerte terroriste. Le plan d’urgence se place au niveau 4 (sur une échelle allant jusqu’à 5), dernier échelon avant le déploiement de l’armée dans les rues. La police catalane redouble d’efforts pour éviter que ne se produise un attentat.
Les Mossos d’Esquadra sont en mode alerte. Dans le contexte de la guerre que mène Israël face au Hamas, le service d’Intelligence de la police catalane, a noté une augmentation de la propagande islamiste à destination des populations potentiellement radicalisées.
La police craint une action, d’un loup solitaire. Une personne seule, isolée de toute cellule djihadiste et qui se décide à passer à l’acte. Soit pour exercer un geste politique en raison de la situation actuelle au Proche-Orient, ou bien une personne fragilisée sur le plan psychologique pourrait intenter une action, galvanisée par l’ambiance du moment.
Les modus operandis les plus redoutés de ces personnes sont une attaque avec des armes blanches, plus faciles à obtenir que celles à feu, ou se servir d’un véhicule pour provoquer des dégâts dans une foule.
En prévention d’un possible attentat, les Mossos ont renforcé les écoutes des individus susceptibles de passer à l’acte. La présence policière est aussi plus visible dans les zones sous tension : la gare de Sants, les principales stations de métro, l’aéroport El Prat, la Sagrada Familia, le stade olympique Lluís Companys où joue le FC Barcelone durant les travaux de rénovation du Camp Nou.
Simulation d’attentat à la gare de Barcelone
La simulation d’attentat terroriste « la plus complexe et la plus importante » jamais réalisée en Catalogne, Eduard Sallent, selon le commissaire principal des Mossos d’Esquadra, aura lieu dans la nuit du 26 au 27 octobre entre 23 heures et 4 heures du matin à l’intérieur de la gare de Sants.
Cependant, les Mossos d’Esquadra ont précisé que la Protection civile avait programmé cet exercice depuis le début de l’année, et qu’elle est indépendante de l’alerte terroriste qui a été récemment déclenchée à la suite de l’escalade des tensions provoquée par la guerre entre Israël et le Hamas.
La protection des corps diplomatiques
Dans le cadre du dispositif de sûreté, le ministère de l’Intérieur espagnol a ordonné, depuis jeudi 19 octobre, le renforcement de la sécurité autour de la présence française en Espagne. Les principaux points sont l’ambassade à Madrid et le consulat de Barcelone, ainsi que les instituts et lycées français à travers le pays.
La France n’est pas la seule nation à figurer dans la liste des pays à risque élaborée par le ministère de l’Intérieur. Les délégations diplomatiques d’Israël, de Palestine, de Jordanie, de Turquie, du Liban, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Suède et du Danemark voient, elles aussi, leurs protections renforcées.
Alerte à la bombe au Razzmatazz de Barcelone
Preuve d’une certaine nervosité, les incidents se multiplient en Catalogne. La discothèque barcelonaise, le Razzmatazz a été évacuée samedi à 4 h 20 du matin, en raison d’une alerte à la bombe. Après que la police ait demandé à tous les clients de quitter les lieux, le club a été fouillé de fond en comble par les démineurs. Il s’agissait d’une fausse alerte.
Un couple prêt à passer à l’acte arrêté par la Police Nationale
Cette semaine, la Police Nationale espagnole, dans le cadre d’une enquête antiterroriste, a arrêté un couple qui vivait à Cubelles près de Tarragone et qui faisait partie d’un réseau organisé d’endoctrinement et de propagande terroriste. Le couple de nationalité espagnole, convertis à l’Islam, a été placé en détention préventive.
Par ailleurs, un homme de 22 ans, originaire du Maroc, connu sous le nom de Calife, le chef du groupe, a également été incarcéré. Avant l’intervention policière, ces individus parlaient ouvertement de mener une « action armée », selon les écoutes policières. Cependant, ce groupe ne serait pas lié directement à une organisation terroriste, toujours selon les mêmes sources.