Conflit à l’échelle européenne entre Madrid, Paris et Berlin. L’Espagne est en mauvaise posture. Explications.
Frustration pour Madrid. La capitale espagnole souhaite héberger l’Agence européenne de l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent. Le ministère de l’Économie et la Mairie de Madrid ont mené une énergique campagne conjointe. C’était sans compter les desiderata de Paris. Moment de solitude pour Madrid alors que la capitale française bénéficie du soutien actif de l’Allemagne.
Paris et Berlin sont main dans la main pour se répartir les postes clés en Europe. La présidente de la Banque centrale européenne, la Française Christine Lagarde, a poussé la nomination de l’Allemande Claudia Buch à la tête du superviseur européen. Au détriment de l’Espagnole Margarita Delgado. Pourtant, cette dernière possède une large expérience dans la surveillance des entités financières et se trouvait dans la position de candidate favorite au sein du Parlement européen.
Berlin paie sa dette envers Paris
Il semblerait maintenant que Berlin renvoie l’ascenseur à Paris pour décrocher le siège de l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent. La capitale espagnole ne s’avoue pas vaincue et entend mener la bataille jusqu’au bout. 450 emplois directs sont en jeu. Madrid tente de faire valoir ses atouts logistiques, sa qualité de vie et l’expérience du pays en matière de lutte contre la fraude fiscale. Un emplacement pour le siège a même été avancé : la prestigieuse Tour de Cristal, comme le rapporte le pure-player El Confidencial.
L’Espagne est un chat noir dans ses ambitions européennes. En 2017, cette fois en raison du processus indépendantiste, Barcelone a perdu le siège de l’Agence européenne des médicaments qui aurait dû se trouver dans la tour Glòries. La décision était prise en faveur de Barcelone, mais en raison de l’instabilité politique de l’époque, Bruxelles avait fait marche arrière à la dernière minute. In fine, l’Agence européenne des médicaments est partie à Amsterdam.