Marina Ginestà, une icône antifasciste catalane qui a marqué la France

Marina Ginestà, Catalane née à Toulouse en 1919, a marqué la France mais aussi Barcelone. Un cliché pris en 1930 a fait de Marina une figure de la lutte anti-fasciste des deux côtés des Pyrénées.

Elle incarne le visage de l’antifascisme. Marina Ginestà i Coloma est née à Toulouse, dans une famille de syndicalistes catalans. Ses parents, Empar Coloma Chalmeta, originaire de Valence, et Bruno Ginestà Manubens, originaire de Manresa, tous deux tailleurs, décident de s’installer à Barcelone en 1930 alors que leur fille est âgée de 11 ans.

Quelques années plus tard, elle rentre dans les rangs du Parti socialiste unifié de Catalogne, pour suivre les pas de ses parents. Au début de la guerre, elle exerce comme reporter et traductrice dans les Brigades internationales auprès de Mikhail Koltsov. À l’époque, ce dernier est correspondant de l’agence soviétique Tass. Elle l’accompagne notamment à Bujaraloz pour un entretien avec le leader anarchiste de la Confédération nationale du travail (CNT) Buenaventura Durruti.

La photo d’une vie

À 17 ans, dans la capitale catalane, le photographe Juan Guzmán va prendre un cliché qui la rendra, avec les années, bien plus qu’un symbole. La photo a été prise le 31 août 1936 sur le toit de l’hôtel de Colom de la Plaza Catalunya, fusil à l’épaule et livret de jeunesse socialiste dans la main, la jeune fille croit en la révolution.

Dans son uniforme de milicienne, elle offre donc son sourire au photographe Juan Guzmán. À ce moment-là, postée sur les hauteurs de l’hôtel de Colom, Marina Ginestà ne peut imaginer l’ampleur que va prendre sa photo. Dès 1936, le cliché fait le tour du monde mais il faudra attendre 70 années avant de retrouver le modèle qui pose cheveux au vent. Elle racontera en 2008 que les gens lui avait trouvé un regard orgueilleux. « J’étais peut-être un peu trop inspirée des images hollywoodiennes comme Greta Garbo y Gary Cooper », avait-elle déclaréLa photo, devenue iconique, deviendra la page de couverture du roman historique« Treize Roses Rouges » de Carlos Fonseca et de l’ouvrage « La guerre d’Espagne » de Burnett Boloten.

Début de l’exil

Avant la fin du conflit, la Catalane est blessée et évacuée à Montpellier en France. Un événement qui marque la fin de l’espoir pour Marina Ginestà. Et pour cause, la guerre prendra fin trois années plus tard, avec une victoire des forces de Franco. Après le passage de Marina en France, alors que le pays est occupé par l’armée allemande, elle s’envole pour le Mexique puis en République Dominicaine. En exil, sa famille et elle deviendront très critiques à l’égard de Joseph Staline. C’est en République Dominicaine qu’elle se marie une première fois.

En 1946, elle doit quitter le pays en raison des persécutions perpétrées par le dictateur Rafael Trujillo. En 1960, elle épouse un diplomate belge et regagne Barcelone. Dans les années 60, sa lecture de l’Hommage à la Catalogne de George Orwell fera pencher ses sympathies vers la CNT et le POUM. Enfin, elle déménage dans la capitale française, Paris, au début des années 1970, où elle y meurt en janvier 2014, à l’âge de 94 ans. Une vie engagée qui aura marqué aussi bien l’Histoire de France que celle de l’Espagne.

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