30 ans, pas mariés, sans enfants : les Français de Barcelone hors-normes

Français de Barcelone

A-t-on 30 ans à Barcelone comme en France ? Dans la cité catalane, les expatriés français ont parfois le sentiment d’avancer à contre-courant de leurs proches restés dans l’Hexagone. Zoom sur une vie barcelonaise, hors des cases françaises.

Une tisane en fin de repas plutôt qu’un jeu alcool fort, la garde des enfants à penser, le prêt à rembourser à la place du loyer. À en croire les illustrations qui tournent sur Instagram, avoir 30 ans est un cap. Mais d’un côté ou de l’autre de la frontière, il semble ne pas être vécu de la même façon. « Certes, je pense à mes plantes pendant mes vacances, mais l’infusion, ce n’est pas encore pour moi », rigole Valentine, Toulousaine à Barcelone depuis huit ans. À seulement quelques centaines de kilomètres de sa ville d’origine, elle avoue plutôt se sentir hors tempo. « Sur Instagram, je le vois, les trois quarts de mes connaissances en France sont mariés, propriétaires et ont déjà des enfants. »

Pourtant, l’expatriée française est en couple et bien installée dans la capitale catalane. Mais l’idée de bâtir une vie de famille ne lui vient pas en tête. « Pas maintenant, ni même avant cinq ans, minimum ! » Et lorsqu’il s’agit de parler bague au doigt, Valentine et sa compagne se sentent en décalage par rapport aux Français. « Alors que je n’ai que 27 ans. Je n’ose même pas imaginer ce que ce sera dans trois ans », rigole-t-elle.

 

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Ni casé, ni posé : une vie à l’espagnole ?

En réalité, à l’aube du fameux chiffre et même une fois dépassé, elle n’est pas la seule à avoir l’impression de manquer le train. Violette, 33 ans, avoue vivre sur un rythme totalement différent de ses proches. « Je suis dans un autre mood ici. » D’une part, parce qu’elle est célibataire, contrairement à ses amis « plus ou moins casés », commente-t-elle, mais aussi parce qu’elle se sent beaucoup plus active. « Je sors beaucoup plus qu’à Bruxelles, là où j’étais avant. C’est une ville plus calme et lente », pense la trentenaire. Question de culture donc ?

Pas impossible. D’après l’institut Statistica, l’âge moyen du premier enfant en France est à 28,9 ans, contre 31,2 ans en Espagne. En revanche, sur le mariage, les données se rejoignent : environ 37 ans pour les femmes, et 39 ans pour les hommes. Mais d’après Valentine, les Espagnols se montrent tout de même moins pressés. « En Espagne, dans notre groupe d’amis, on a juste une Espagnole qui a eu un enfant, mais elle n’est pas fiancée ». Même constat du côté de Violette qui dit rencontrer à Barcelone davantage de personnes célibataires qu’en couple.

Locataires ou en coloc, plutôt que propriétaires

Mais concubinage ou non, les deux femmes avouent surtout s’être laissées emporter par le vent ibérique. « Tout est plus spontané aussi ici, je pense que ça vient de l’Espagne », analyse la trentenaire. Et d’une Barcelone particulièrement dynamique. « Ici, c’est toujours en mouvement. Alors qu’à Toulouse, j’aurai probablement déjà ma maison, sûrement en périphérie », pense Valentine. Un luxe dont elle ne peut se vanter dans la cité comtale. Ni elle, ni Audrey, 30 ans, qui vit à Barcelone depuis trois ans et demi.

La Beaujolaise arrivée en 2020, admet avoir troqué son « confort à la française pour un appartement moins cosy, en coloc », avec moins d’abondance matérielle. Elle a décidé de prioriser des choses différentes à celles de son entourage resté en France. Sa vie perso avant sa vie pro notamment, son épanouissement avant les investissements immobiliers. Et avant le compte bancaire aussi. Car si les expatriés français le pouvaient, eux aussi achèteraient. « En France, mes amis ont plus d’argent. C’est vrai que ça me fait un peu râler quand je vois tout le monde avec une belle voiture et une maison. Je travaille presque plus et je ne peux pas avoir la même chose », concède l’orthopédiste.

Mais outre ce détail, la Toulousaine ne jalouse pas ses proches. D’ailleurs, pour rien au monde, elle choisirait cette vie. « Personnellement, je préfère largement ma vie décontractée ». Même son de cloche pour Audrey. Car malgré le retard sur la vie bien rangée, la jeune femme aux 30 bougies semble posséder le plus beau présent : être libérée de n’importe quelle normale sociale. « C’est la magie de Barcelone ». Et c’est aussi la beauté d’être heureux juste avant d’avoir 30 ans, disait Balavoine.

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