Alors que la France ouvre peu à peu ses chemins de fer à la concurrence, la ligne reliant Paris à la capitale catalane attire toutes les convoitises. Une bonne nouvelle pour les usagers.
Bientôt trois compagnies concurrentes sur la ligne à grande vitesse entre Paris et Barcelone ? C’est ce que portent à croire les dernières déclarations de Carlo Palasciano Villamagna, responsable de l’expansion internationale de Trenitalia dans le Financial Times. L’opérateur public italien met un coup d’accélérateur pour se déployer sur les lignes transfrontalières en Europe, avec des projets pour connecter Paris, Bruxelles, Amsterdam et Berlin. La liaison Madrid-Paris, via la capitale catalane, est une priorité et devrait être opérationnelle avant la fin 2024. « Des plans détaillés sont déjà en cours pour connecter Paris et Barcelone », indique le journal britannique.
Le monopole de la SNCF sur cette ligne a donc les jours comptés. L’opérateur espagnol en a fait, lui aussi, une des ses priorités 2024, et avant l’été si possible. « Emmener les athlètes espagnols aux Jeux olympiques (de Paris) à bord d’un de nos trains serait un rêve », a déclaré en juin dernier Raul Blanco, président de la Renfe. L’entreprise attend les homologations officielles pour cette ligne, mais elle a déjà entamé sa conquête française avec le lancement réussi en juillet des TGV Madrid-Marseille et Barcelone-Lyon, et plus de 120.000 billets vendus en deux mois. « Il a toujours été clair pour nous que les liaisons Espagne-France étaient un pari gagnant », confie à Equinox un porte-parole barcelonais de la Renfe.
Une baisse des tarifs
Pari gagnant pour les compagnies ferroviaires, mais aussi pour les usagers. L’ouverture à la concurrence de la ligne Madrid-Barcelone avait ainsi fait chuter les tarifs de 41% en moyenne, les rendant plus accessibles et surtout compétitifs par rapport aux compagnies aériennes. Selon les experts du secteur, le même phénomène devrait se produire sur le Paris-Barcelone. L’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché « conduit à une baisse des prix », même si « la variation peut changer selon les pays », explique l’économiste française et experte du secteur Patricia Perennes.
Car actuellement, le Barcelonais envisageant une escapade à Paris pour le week-end de la Mercè fin septembre doit débourser 256 euros en TGV, près du double du même trajet en avion. Des tarifs plutôt décourageants que comptent bien contrer les challengers de la SNCF. La Renfe a d’ailleurs déjà annoncé la couleur en lançant ses premiers billets France-Espagne avec des prix d’appel à 19 euros.