Depuis deux ans maintenant, Valence s’est faite une place de choix dans le cœur des expatriés. Sa qualité de vie est largement plébiscitée, tandis que Barcelone, longtemps leader, est en perte de vitesse.
Photo : Al Elmes
Valence est certes la troisième ville d’Espagne, derrière Madrid et Barcelone, elle n’en est pas moins une métropole classée au premier rang mondial des endroits où il fait bon vivre. Selon le tout dernier classement InterNations, relayé par le magazine Forbes, elle est en tête des meilleures villes au monde pour les expatriés, devant Dubaï, Mexico, Lisbonne et Madrid.
Une distinction que les expatriés français de Valence approuvent. C’est le cas de Kenza, 24 ans. Cette Toulousaine d’origine a posé ses valises dans cette ville d’Espagne en avril 2023. « Je suis venue à Valence pour des raisons professionnelles, j’avais également envie d’avoir une expérience à l’étranger pour augmenter mes performances linguistiques », explique-t-elle.
Une ville à l’identité espagnole forte
Selon de nombreux expatriés à Valence, la culture espagnole y est forte. « J’apprécie cette ville car elle est moins touristique que Barcelone par exemple. C’est une ville qui a gardé son empreinte bien espagnole », analyse la Toulousaine d’origine. En ce sens, au détour de rues, les langues internationales sont moins courantes qu’à Barcelone. Par ailleurs, le valencien qui est la langue régionale est largement pratiqué dans les écoles, et de nombreux natifs l’utilisent également pour converser avec leurs congénères.
Cette authenticité séduit un grand nombre d’étrangers, mais rencontre également des limites, notamment en raison d’une forme de communautarisme entre Valenciens. « Depuis que je suis ici, j’ai remarqué que les Valenciens restent beaucoup entre eux, ce que je peux comprendre. Lorsque l’on grandit dans une ville et que l’on a son groupe d’amis, on peut parfois être moins ouverts. Mais, globalement, je les trouve gentils et conciliants », nous confie Kenza.
Parmi les avantages, les expatriés plébiscitent, selon le classement InterNation, la variété de l’offre culturelle et gastronomique, des transports publics abordables, la possibilité de pratiquer des sports de loisirs, et de tout faire à pied. Pour la néo-expatriée de 24 ans, la bonne qualité de vie est un atout majeur de la capitale de communauté valencienne, mais pas que. « J’aime beaucoup la diversité des paysages, entre jardins, plages et centre-ville ». Un triptyque qui a conquis des milliers d’étrangers.
Prisée par les expats
Il y aurait ainsi 13% d’expats à Valence. « C’est une bonne ville pour tenter une expérience professionnelle », lance Kenza avant de poursuivre : « elle offre sa chance aux étrangers. Je connais beaucoup d’expatriés qui ont trouvé un poste sans trop de difficulté ». Et pour cause, la communauté valencienne était leader en termes de création d’emploi espagnole en 2022, avec 102.700 postes selon l’Enquête sur la Population Active (EPA).
Un constat corroboré par Elodie, 34 ans. Cette Française, née en Haute-Garonne, a travaillé à Barcelone six mois, puis à Valence pendant un an, en tant que rédactrice web, avant de revenir dans l’Hexagone. Elle a pu trouver un poste en moins d’un mois au sein de la ville portuaire, mais aussi à Barcelone. « J’ai pourtant eu une légère préférence pour Valence en termes de qualité de vie. Il y a effectivement moins de touristes, les rues sont moins bondées, plus propres et je me sentais plus en sécurité qu’à Barcelone quand je sortais le soir ».
Enfin, si Valence séduit les travailleurs étrangers, cette attraction met à mal l’offre immobilière. Un contexte qui noircit ainsi le tableau de la capitale régionale. La demande y est effectivement plus importante que l’offre.
« C’est compliqué de se loger ici. Les propriétaires profitent de la forte demande pour gonfler les prix. Je la trouve très chère par rapport au salaire espagnol. » Le prix du mètre carré à la location reste toutefois 35% moins cher qu’à Barcelone. Un autre argument pour délaisser la capitale catalane.
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