Ce que cache l’emballage de valise à l’aéroport de Barcelone

aéroport de Barcelone

Les petits business clandestins trouvent leur place à peu près partout dans Barcelone. Et même à l’aéroport. Au sein des deux terminaux d’El Prat, des emballeurs de valises guettent les voyageurs pour vendre leur service, illégal.  

À Barcelone, il y a ces petites voix qui chantonnent ou crient légèrement, et participent au quotidien de la capitale catalane. Que ce soit sur la plage, aux sons de « mojitos, fresh coco, agua fría », en bord de mer avec « masajes » (massages), aux abords de la Sagrada Familia pour boire une sangría. Et puis aussi, plus récemment, à l’aéroport. « Embalaje, embalaje » (emballage, emballage). Au Prat, c’est ce refrain qui résonne le plus souvent. Pour l’entendre, il suffit d’arriver au Terminal 2 près des compagnies low cost, ou de se rendre au Terminal 1, aux comptoirs d’enregistrement des compagnies telles que Vueling, et toutes les autres à destination de l’Asie et de l’Amérique.

Autant de points stratégiques pour alpaguer les voyageurs et touristes qui tiennent à leurs valises, et à ce qui s’y trouve à l’intérieur. Le service d’emballage coûte généralement 5 € pour un petit bagage, 10 € pour un grand format. Et plus si le client possède un portefeuille garni de billets. Mais il demeure un hic. Ces hommes qui déambulent dans l’aéroport de Barcelone, rouleaux de cellophane sous le bras, ne travaillent pas dans la légalité. D’après un reportage réalisé par La Vanguardia, ils seraient une quinzaine à profiter d’un business lucratif, surtout en plein été synonyme de forte période touristique, sans permission.

Des protecteurs de valise illégaux depuis la pandémie

Alors, comme aux portes des hauts lieux touristiques de Barcelone, le schéma se réplique. Dès qu’arrivent les Mossos d’Esquadra, la police catalane, ou des agents de sécurité, les travailleurs clandestins filent le plus rapidement possible, et se cachent. Pourtant, il y a quelque temps de cela, le service d’emballage de valise existait bel et bien de façon autorisée dans l’aéroport. Une entreprise privée avait pignon « sur couloir » jusqu’à ce que la pandémie de Covid fragilise le secteur, et faute de voyageurs, annule l’offre réalisée par des machines.

Depuis, les engins ont donc été troqués par des petites mains. Sans se douter que celles-ci entreraient même en compétition pour tenter de gagner leur vie. Ainsi, c’est une guerre de territoire qui s’est constituée au sein de l’aéroport catalan. Chacun son espace de travail, chacun sa zone, relate le média espagnol, même si toutes les opérations se font par terre. Faute de bureau. Et ainsi tourne la machine, jusqu’à ce qu’une nouvelle entreprise d’emballage atterrisse.

La société Aena, en charge de l’aéroport, compte faire évoluer la donne au plus vite. Elle avait lancé un appel d’offres qui s’est clôturé fin juillet. Avant la fin de l’année, le service reviendra sous forme de machines faisant tourner les valises autour de papier cellophane. Automatiquement. Et en attendant, auprès des touristes, la balance penche entre profiter de l’existence du service et contribuer à un travail illégal.

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