Le moment n’est pas opportun pour les 8,5 millions de foyers espagnols. Alors que la chaleur submerge la péninsule ibérique, le prix de l’électricité monte en flèche. Conséquence d’une forte demande, et d’un secteur reposant sur les centrales à gaz.
L’augmentation ne pouvait pas moins bien tomber. En plein mois d’août, alors que les canicules se répètent en Espagne, forçant les habitants à faire tourner les clims et ventilateurs à plein régime, le prix l’électricité, lui aussi, prend son envol. Le tarif moyen du mégawattheure (MWh) a atteint 134,94 €, mercredi 23 août, au sein du « pool », où producteurs et entreprises négocient les tarifs. Soit près de 12 % de plus par rapport à la veille. Certes, il ne s’agit pas du montant historique, qui atteignait 500 € le MWh, l’année dernière, au moment de la crise énergétique. Mais c’est bel et bien le plus haut depuis le début de l’année.
D’ailleurs, ce n’est pas le coût maximal, puisque selon les tranches horaires, le mégawattheure varie. Et à son apogée, entre 21 h 22 h, il atteint 180,34 €, soit 0,180 € du kilowattheure (kWh). Sur l’estimation de consommation mensuelle d’un foyer par le Réseau électrique espagnol (REE), chiffrée à 270 kWh, cela fait donc une facture d’environ 48 €. Et c’est sans compter les extras.
Demande, production et prix en hausse à cause du gaz
Ainsi, jour après jour, dans la péninsule ibérique, l’augmentation se fait sentir. La demande est forte. Il faut alors redoubler d’efforts et faire tourner les centrales à gaz qui génèrent de l’électricité en Espagne. Ces derniers jours, la production nationale via le gaz a atteint entre 25 et 30 %. Parce qu’à mesure que reviennent les vacanciers, que la chaleur frappe le pays et que la consommation grimpe, « la production d’énergie par les éoliennes ne suit pas », analyse un expert du cabinet Menta Energía, dans un article d’El Periodico.
La principale ressource du pays est donc revenue aux centrales. Or, le marché du gaz naturel a lui aussi augmenté, passant de 25 euros le MWb au début de l’été, à 40 euros ces derniers temps. Et associer hausse de régime avec celle des prix, génère ainsi par ricochet, celle de l’électricité. Pour espérer une baisse, il faudrait que les énergies renouvelables, hydroélectriques ou nucléaires puissent fournir l’énergie nécessaire à la demande. Mais ce n’est pas encore d’actualité.
Alors en attendant, l’Etat mise sur une réglementation tarifaire. Une nouvelle réforme entrera en vigueur dès 2024. Celle-ci se basera sur le marché quotidien de l’électricité mais aussi sur tous les autres, pour gagner en stabilité. Plus que jamais, elle se fait attendre par les 8,5 millions de foyers espagnols.
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