Quand la culture remplace la fête à Barcelone

fête à Barcelone

Pendant des décennies, Barcelone attirait les touristes pour sa vie nocturne animée. Néanmoins, les habitudes des voyageurs, notamment français, changent. Et l’offre culturelle de la cité comtale participe grandement à cette évolution. 

En 2022, un tiers des 13,6 millions de visiteurs de la ville espagnole venaient de France. Il faut dire que l’endroit se démarque par sa richesse culturelle. Entre architecture, musées, quartiers anciens, art, musique et gastronomie, les étrangers de passages à Barcelone ont de quoi s’occuper lors de leur séjour. Durant plusieurs années, les nombreux bars et discothèques ont aussi drainé des millions de voyageurs.

Néanmoins, la hausse de fermetures de boîtes de nuit, notamment liée au Covid-19, et en parallèle, l’augmentation de l’offre culturelle à Barcelone, ont participé à un changement de comportement auprès de nombreux touristes. Une situation en partie souhaitée par la mairie de Barcelone. En 2021, après une saison touristique catastrophique, la ville cherchait à renouveler son offre pour préparer l’ère post-Covid, notamment en misant sur la culture.

Barcelone, un vivier culturel

Avec ses nombreuses structures culturelles, ses festivals et ses événements artistiques en tous genres, Barcelone est l’une des villes les plus créatives d’Europe. En conséquence, les acteurs de ce secteur espéraient attirer davantage d’étrangers, mais aussi proposer aux riverains des événements créatifs et qualitatifs. “Barcelone a réussi à mettre en avant des initiatives culturelles, notamment à travers ses festivals, drainant des milliers de visiteurs chaque année, expliquait en 2021 Xavier Marcé, ancien conseiller au département tourisme de la mairie de Barcelone, mais dans les années à venir, nous souhaiterions donner plus de moyens à de petits événements pour varier l’offre de la ville.” 

week-end à barceloneAutant de lieux qui attirent désormais plus de touristes, notamment français. « Je viens principalement à Barcelone pour ses événements culturels. Ici, nous pouvons voir des artistes et œuvres atypiques. J’aime beaucoup assister aux festivals qui sont souvent très qualitatifs », confie Cynthia, 37 ans. La Française originaire de Rennes admet qu’auparavant, venir à Barcelone était surtout synonyme de fêtes. « Avec ses nombreux spots ouverts toute la nuit, la ville jouait de cet atout. À titre personnel, je venais ici il y a une dizaine d’années avec des amis pour passer du bon temps dans des boîtes de nuit, mais cette envie m’est passée ».

Réputations sulfureuses des boîtes de nuit

Dans un second temps, certains voyageurs délaissent les discothèques en raison de leurs images qui se détériorent au fil des années. « Certains de mes proches venus à Barcelone m’ont déconseillé de me rendre dans certaines boîtes à cause de polémiques ou d’agressions survenues lors de soirées », admet Pauline, Normande de 26 ans venant régulièrement à Barcelone pour de courts séjours.

Entre agressions, attaques au couteau ou avec arme à feu, les discothèques de Barcelone font l’objet de plusieurs incidents, au détriment de leurs réputations. Parmi elles, le Pacha, le Waka Sabadell ou encore le Capitolio…

Boîtes en CatalogneEn novembre 2022, une jeune femme a ainsi posté sur Instagram son expérience dans la boîte de nuit située au nord de la province de Barcelone, le Waka Sabadell. Alors qu’elle s’est vue refuser l’entrée par les vigiles, l’un d’eux l’a agressée. Poussée par terre, la jeune mineure s’est fait arracher les cheveux et traîner par terre. Elle les a également accusés de l’avoir giflée et lui avoir donné des coups dans le ventre. Un cas qui n’est pas isolé, car deux autres vigiles de cette même discothèque étaient devant le juge, en septembre 2022 pour avoir agressé un client. Et début 2023, c’est le très chic Sutton qui a fait les gros titres avec le viol présumément perpétré par le footballeur Dani Alvès lors d’une soirée.

En dépit des activités controversées du secteur, le vice-président du syndicat des discothèques catalanes, Ramon Mas, souligne l’importance d’une vie nocturne pérenne à Barcelone : “Le Covid-19 nous a montré que les gens veulent aller en boîte et aller dans des bars. Le droit à la socialisation est important et surtout nécessaire”. En ce sens, des discussions avec la mairie mais aussi avec les collectifs des riverains devraient avoir lieu. Par ailleurs, Pauline nuance : la fête barcelonaise n’a pas dit son dernier mot. « Il est possible de concilier soirées en boîte de nuit et sorties dans des musées lors d’un séjour ici. L’un n’empêche pas l’autre ! »

Le monde de la nuit à Barcelone s’éteint à petit feu

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