La ministre Yolanda Diaz (gauche espagnole) s’inspire de la France en matière de transition écologique. Nouvel objectif : réduire le trafic aérien au profit du ferroviaire.
Supprimer les vols intérieurs lorsqu’il existe un transport ferroviaire alternatif. Cette mesure, appliquée en France, séduit l’Espagne. En ligne de mire, le « pont aérien » entre Barcelone et Madrid qui relie les deux villes en 1h30. En parallèle, le TGV dessert également ces deux métropoles en moins de trois heures. La ministre propose ainsi la suppression des vols nationaux s’il est possible d’effectuer le trajet par train en moins de 3h. Depuis quelques années, l’avion bashing semble avoir ainsi la cote auprès des élus pour faire face au dérèglement climatique.
Plusieurs lignes concernées
La suppression de liaison ne se limiterait pas seulement au trajet Madrid-Barcelone. Il y aurait également un impact sur les connexions entre la capitale espagnole avec Malaga et Séville, qui bénéficie d’une alternative au train à grande vitesse. En juillet dernier, Ernest Urtasun, porte-parole de la plateforme Sumar qui cherche à rassembler les partis de gauche (PSOE, Socialistes et Démocrates européens) a expliqué qu’entre 2005 et 2019 ces émissions polluantes ont augmenté en Europe de 34 %, soit l’équivalent de 147 millions de tonnes de carbone.
« Si on ne fait rien avec le secteur aérien et qu’on ne transfère pas le transport aérien vers le transport ferroviaire, ces émissions vont continuer à augmenter de 28 % jusqu’en 2050 jusqu’à atteindre 180 millions de tonnes de CO2 en Europe » a déclaré Ernest Urtasun. Une situation inquiétante qui, selon la gauche espagnole, implique une baisse drastique du trafic aérien, à l’image des ambitions politiques françaises.
Hausse des prix des billets d’avion
Pour la gauche espagnole, inciter les voyageurs à prendre le train passe avant tout par le prix des billets. Ainsi, des stratégies de promotion sont imaginées sur les billets « longue distance » afin de favoriser les transports ferroviaires, au détriment de l’avion.
À ce jour, le prix des billets d’avion, y compris pour les vols low-cost, connaît une hausse significative, mais reste encore globalement inférieur aux tarifs des trains. Pour un vol direct, Barcelone-Madrid, opéré par Vueling en plein mois d’août, il faut compter entre 28 € et 48 €, pour un trajet d’1h25. Du côté de la compagnie Ibéria, les tarifs oscillent entre 70 et 90 € pour le même temps de vol.
Du côté de la Renfe, les tarifs sont relativement plus élevés par rapport aux opérateurs aériens low-cost. En moyenne, les prix minimum avoisinent les 40 €. Même constat du côté de Ouigo, service low-cost de la SNCF et concurrent de l’entreprise ferroviaire espagnole. Les tarifs minimum s’élèvent à hauteur de 35 € et peuvent grimper jusqu’à 70 €.
Les trains plus avantageux pour voyager à l’étranger
Pour se rendre à l’étranger depuis l’Espagne en période estivale, le train reste une option de choix pour le porte-monnaie des voyageurs. À titre d’exemple, les compagnies low-cost telles que Vueling, Easy Jet ou encore Ryan Air desservent fréquemment la cité comtale. Si les usagers réservent auprès de l’une de ces compagnies, notamment Vueling, pour des vacances en août à Barcelone en partant de Paris, il faudra débourser entre 107 € et 287 € par personne, selon les tarifs indiqués sur le site de l’opérateur.
Si les voyageurs optent pour le train, notamment en provenance de France, les prix seront légèrement plus bas. Il faut prévoir un budget entre 92 € à 146 € par personne.
La Renfe, à l’assaut du rail français
Autre exemple de la volonté de l’Espagne de relancer les voyages en train : le retour des lignes Lyon-Barcelone et Marseille Madrid. Effectivement, la Renfe, après une longue interruption, a rouvert sa ligne Lyon-Barcelone, et inauguré, au début du mois de juillet, son Marseille-Madrid. Un parcours de 8 heures via Aix-en-Provence, Avignon, Nîmes – Pont-du-Gard, Montpellier Saint-Roch, Béziers, Narbonne, Perpignan, Figueras, Gérone, Barcelone, Saragosse, Guadalajara et Tarragone.
Les prix des billets de TGV sont proposés à partir de 29 euros pour les trajets Barcelone-Lyon et Barcelone-Marseille, et à partir de 19 euros depuis les destinations intermédiaires comme Narbonne et Montpellier jusqu’à la capitale catalane. Autant d’initiatives visant à promouvoir le transport ferroviaire, à l’heure de l’urgence climatique.
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