Samuel R. a été remis en liberté après un mois passé derrière les barreaux. La Cour provinciale estime que la détention provisoire n’est pas juridiquement justifiée.
Photo : Cyane Morel
La juge Maria Isabel Delgado Perez a décidé vendredi de la remise en liberté du principal suspect dans l’affaire des abus sexuels présumés de la maternelle du Lycée français de Barcelone (LFB). L’avocat de Samuel R. avait fait appel après son placement en détention préventive le 1er juin sur décision du juge d’instruction.
Selon l’ordonnance que notre rédaction a pu consulter, la magistrate ne remet pas en question les indices de culpabilité pointant vers le suspect, mais estime que les conditions justifiant une incarcération préventive ne sont pas remplies. Elle estime que le risque de récidive n’a pas été démontré par le juge d’instruction en charge de l’affaire. Celui-ci se basait sur de précédents cas de pédophilie, indiquant que les délinquants sexuels avaient tendance à récidiver. Un argument trop vague et impersonnel qui n’a pas convaincu la juge.
Contrôle judiciaire
Samuel R. est donc libre, mais placé sous contrôle judiciaire. Son passeport a été confisqué et il devra se présenter au tribunal tous les 1er et 15 du mois durant toute la durée de l’instruction. Il a également interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres du domicile des quatre victimes et de la maternelle Munner. Selon une source judiciaire, « seuls le non-respect d’une de ces mesures ou de nouvelles plaintes pourraient permettre son retour en détention préventive ».
Le surveillant de cantine de la maternelle du LFB est soupçonné d’avoir commis des abus sexuels pendant plusieurs mois sur quatre enfants de 5 ans. Selon les témoignages des mineurs, le trentenaire les entraînait dans les toilettes durant la pause déjeuner pour les agresser, avant de les menacer de « poser des bombes à l’école s’ils parlaient ». C’est finalement une maman qui a recueilli le témoignage ayant mené à la première plainte, s’inquiétant du comportement anormal de sa fille. La déposition d’une deuxième fillette a suivi, puis celles de deux garçons. Les parents mais aussi la police et le juge d’instruction craignent qu’il y ait eu d’autres victimes.
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