Le socialiste Jaume Collboni rafle la mairie de Barcelone, après un ultime rebondissement dans les tractations post-électorales.
Le centriste catalaniste Xavier Trias a gagné les élections municipales de Barcelone en arrivant en tête le 28 mai dernier. La proclamation des résultats aujourd’hui devait lui offrir les clés de la mairie.
Mais le candidat de la droite indépendantiste n’avait pas la majorité absolue, et la loi électorale permet aux autres partis de proposer une majorité alternative en associant leurs voix. C’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui.
Conciliabules et tractations dans les bureaux de la cité comtale ont finalement déjoué le résultat des urnes. Arrivé en seconde position, le socialiste Jaume Collboni a réussi à tordre le bras des élus du parti d’Ada Colau (Barcelone en comú) pour appuyer sa candidature alternative et surtout les conseillers municipaux de la droite espagnole. Ainsi, en additionnant les voix du parti socialiste, En Comú et du Partido Popular, il a obtenu le nombre de suffrages suffisant pour être investi maire de Barcelone, dépassant au dernier moment Xavier Trias, que tout le monde donnait maire il y a encore quelques heures.
Jurisprudence Valls
Pour convaincre la droite espagnole, Collboni a déroulé son argumentaire qui a fait mouche : Trias appartient au parti de Carles Puigdemont et il est impossible de laisser le pouvoir aux indépendantistes. Un récit de mauvaise foi quand on sait que le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez gouverne l’Espagne depuis cinq ans avec le soutien des indépendantistes au parlement national. Par ailleurs, dans de nombreuses communes catalanes, les socialistes gouvernent main dans la main avec les indépendantistes. Cet accord à Barcelone ressemble donc plus à une effraction pour se répartir les postes à pourvoir qu’un réel enjeu idéologique.
Le même rebondissement avait eu lieu lors des dernières municipales : Manuel Valls avait alors offert son soutien à Ada Colau, arrivée deuxième, pour éviter un maire indépendantiste, en l’occurrence Ernest Maragall qui était arrivé en tête du scrutin. C’est donc le mème scénario qui se répète aujourd’hui.
Peu connu du grand public
Douze ans qu’il se présente aux élections et finalement le socialiste Jaume Collboni s’assoit dans le siège de maire. Le socialiste reste peu connu du grand public, même s’il fut le premier adjoint d’Ada Colau durant le précédent mandat.
Dans son programme électoral, Jaume Collboni proposait une prime pour l’achat de véhicules électriques, une agence du logement pour les jeunes ainsi que davantage de flexibilité pour l’installation de terrasses de bars et restaurants dans la ville.
