L’opérateur espagnol se lance sur les chemins de fer français avec une politique tarifaire particulièrement agressive. L’objectif : s’imposer rapidement comme une alternative sérieuse à la SNCF.
Des billets de TGV à 9 euros entre Perpignan, Béziers, Narbonne, Montpellier, Avignon, Aix-en-Provence, Marseille et Lyon. C’est avec cette promotion choc que la Renfe annonce son arrivée en France où elle compte « devenir un opérateur de référence à court terme », selon le communiqué publié aujourd’hui par l’entreprise.
Ce ne fut pas un chemin facile pour la Renfe, qui a mis plus d’un an à obtenir toutes les homologations nécessaires afin d’opérer sur le marché français. « On n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues », avait confié cet hiver à Equinox un cadre de l’entreprise espagnole. La SNCF avait d’ailleurs été épinglée par l’Autorité de régulation des transports pour son retard dans l’ouverture à la concurrence des rails hexagonaux.
Des tarifs plus bas que la SNCF
Finalement, la Renfe a annoncé en début de semaine l’ouverture officielle de sa succursale française, basée à Lyon, et confirme aujourd’hui l’imminent lancement de ses trains sur les rails de France. « C’est la première fois qu’un opérateur espagnol circule au-delà de Perpignan, ajoute le communiqué, et c’est donc un tournant pour la Renfe qui a en France, un marché prioritaire pour son internationalisation ».
Mais si les tarifs de lancement sont particulièrement bas, l’Espagnol n’envisage pas pour l’instant de se positionner sur le marché français comme un opérateur low cost. « Nous voulons offrir une qualité de service avec des prix adaptés à tous, et différents tarifs selon les prestations demandées », explique une source de la Renfe.
Mécaniquement toutefois, l’ouverture à la concurrence fait baisser les prix des billets. Et la Renfe est bien placée pour le savoir. Depuis la fin de son monopole et l’arrivée de plusieurs concurrents en Espagne, dont la SNCF avec Ouigo, le prix moyen d’un TGV Madrid-Barcelone a baissé de près de moitié, selon le site de réservations Trainline. L’opérateur historique espagnol a donc dû s’aligner, en perdant tout de même 43% de parts de marché en deux ans.
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