Et si le métier d’une personne pouvait conditionner sa vie ? Qui n’a jamais rêvé, le temps d’une journée, de changer de métier ? Pour vous, Equinox part à la rencontre de ces personnes sans qui la vie à Barcelone ne serait pas la même. Une manière de s’imaginer, le temps d’un instant, dans le quotidien d’un autre habitant de la cité comtale au métier intrigant.
C’est avec enthousiasme et le sourire aux lèvres que Florence Siguret, 38 ans, parle de son métier de guide touristique. Originaire d’Angers, la jeune femme a décidé, il y a presque dix ans, de tout plaquer pour venir vivre l’aventure à Barcelone.
Arrivée comme géographe de formation, et sans savoir ce qu’elle allait faire ici, elle est devenue guide touristique, un peu par hasard. Cela fait maintenant huit ans que l’Angevine s’épanouit à faire découvrir ou redécouvrir la « ville des possibles », comme elle aime l’appeler.
Comment es-tu devenue guide touristique ?
Quand tu viens t’installer à Barcelone, les gens de ton entourage viennent te voir. Du coup, j’organisais souvent des sorties, des visites… Et puis un jour, je me suis dit « mais en fait, c’est sympa de faire ça, est-ce que je n’en ferais pas mon métier ? » et c’est comme ça que l’idée est née.
J’ai commencé par faire des visites pour l’association Barcelona Autrement puis quand la présidente est partie, j’ai repris le flambeau et j’en ai fait une petite entreprise que je gère aujourd’hui.
Qu’aimes-tu dans ce métier ?
J’aime être dehors et tout le temps en balade (rires). Je vais souvent dans les mêmes quartiers et pourtant, je découvre toujours de nouveaux détails, même au bout de 8 ans. J’adore voir les gens s’émerveiller dans mes visites. J’ai des touristes mais aussi des expatriés qui habitent Barcelone, et les voir retomber amoureux de la ville, je trouve ça beau. Ce qui est bien, c’est que j’apprends tout le temps. Parfois, on me pose des questions sur un détail et je n’ai pas la réponse donc ça me force à me renouveler. Et puis, c’est agréable de travailler avec des gens en vacances parce qu’ils sont toujours contents.
Comment as-tu fait pour apprendre ?
Principalement avec les livres. Je suis beaucoup allée dans les bibliothèques et l’avantage, c’est que pour un Français, c’est assez facile de comprendre le catalan à l’écrit donc j’ai acquis la majorité de mes connaissances comme ça. Et puis ensuite, j’ai fait beaucoup de visites moi-même, des recherches sur Internet et dans les journaux.
Comment construis-tu une visite guidée ?
Je choisis soit une thématique et je trouve les points dans la ville qui s’y rattachent, soit un quartier. Ce qui est bien, c’est qu’ici, chaque quartier a son identité et les ambiances sont très différentes. Donc, en fonction de là où je vais, je trouve les points majeurs et ensuite des choses insolites pour sortir des sentier battus.
Une anecdote insolite ?
Un jour, on m’a demandé de ne pas commenter la visite. En fait, les clients voulaient juste faire une balade et que je fasse GPS, c’était très particulier.
En 2017, lors du référendum de Catalogne, j’ai dû annuler la fin d’une visite parce qu’il y avait une manifestation qui dégénérait place Sant Jaume. Heureusement, mes clients étaient des habitants de Barcelone donc on a pu facilement reporter la visite.
Et une fois, j’ai eu une famille tellement motivée qu’on a fait une visite de 4 h 30 sous la pluie. Même si on avait des parapluies, il pleuvait tellement qu’à la fin, on était tous trempés !
Quels sont les quartiers où tu vas le plus ?
Les endroits les plus demandés sont le Gòtic et le Passeig de Gràcia. C’est le côté modernisme et surtout le centre historique qui plaît. Les Français aiment la vieille pierre et l’histoire.
Et puis le Gòtic a été très popularisé grâce aux films, comme l’Auberge espagnole par exemple. Pour le Passeig de Gràcia, c’est l’influence Gaudi. Il fait quand même la célébrité de la ville donc c’est un incontournable.
Y a-t-il des différences entre les publics francophones ?
Je travaille avec des Français, mais aussi des Belges. Et c’est marrant parce que l’approche est assez différente. Les Français sont sérieux, ils aiment bien acquérir des connaissances, connaître des dates, des infos précises alors que les Belges sont plus fun, ils profitent plus.
Vous pouvez retrouver Florence sur son site www.barcelona-autrement.com