Un saut par-dessus les têtes d’une dizaine de personnes alignées. En toile de fond : la cathédrale de Barcelone. Voici la recette des shows du « Superman de la rue » et sa troupe. Mais qui se cache derrière ce pseudo ? Portrait d’un acrobate qui fait voltiger la capitale catalane à travers le monde.
Photo : @sq_simo
Dans le quartier Gothique de Barcelone, c’est une star. À tel point que, face à la cathédrale, touristes et locaux lui donnent volontiers le surnom de « Superman de la rue ». Mohamed Siksik, alias Simõ, a 23 ans, est marocain, et possède des abdos en béton. Capables de le faire sauter au-dessus de onze personnes, l’air de rien. D’effectuer un bond de 2,50 mètres alors que l’homme ne mesure que 1,72 mètre. Ou encore, d’enchaîner jusqu’à saltos d’affilée.
Du pur talent, suivi par plus de 200 000 personnes sur Instagram et Tik-Tok, et largement médiatisé via les émissions « Got Talent España » ou encore l’italienne « Tu sí que vales ». « C’est la première fois qu’on voit une telle bête », s’était exclamé le jury, en faisant remarquer qu’il était le plus doué de la troupe. L’écho s’est fait entendre jusqu’aux Etats-Unis, où le télécrochet Got Talent America l’a réclamé, lui, uniquement. « Mais c’est très difficile de travailler seul. Cela demande beaucoup d’entraînement », explique-t-il à El Periodico, non sans révéler l’un de ses principaux traits de caractère : l’humilité, lors que du groupe des six acrobates d’Acrobarcelona, qui se produit aux quatre coins du quartier, Simõ est de loin le plus connu.
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Ses vidéos dépassent le million de « j’aimes » et tout autant de vues. Avec en prime, des selfies par les cobayes, après avoir tremblé pendant quelques secondes, le temps du saut. Mais derrière cette notoriété, c’est tout un travail acharné que dévoile l’article du média espagnol.
La clé d’un travail acharné
Mohamed est entré dans la vie active dès l’âge de 14 ans au Maroc, a vécu une enfance baignée dans une école de cirque, puis l’immigration vers l’Espagne à 17 ans. Aujourd’hui, Simõ gagne sa vie à l’usine, en se levant à 4 heures du matin et revenant à 22 h. Et malgré ces longues journées, il n’est pas rare de le trouver dans les salles de sport jouxtant l’hôtel W de Barcelone. Un exercice de répétition nécessaire pour tenir la cadence.
Car tous les week-ends, lui et sa troupe se produisent trois fois par jour, à raison de 20 minutes. Pirouettes, pyramides humaines, saltos, sauts, acrobaties s’enchaînent sur la plaça del Pi, la plaça Reial, celle de la Cathédrale ou encore celle de Sant Miquel. Haute saison oblige, le rythme s’intensifie en été, où le spectacle se produit tous les jours. Le tout filmé et partagé régulièrement sur les réseaux sociaux. Jusqu’à ce que, ils l’espèrent tous, Simõ fasse de sa passion, son unique source de revenus. « Je continuerai jusqu’à ce que la chance me sourie », conclut-il. Patience, ambition et travail : n’est pas la clé du succès ?