Catalogne : où se trouvent les péages restants

Infractions en Espagne

La Catalogne n’a plus que quatre péages restants, notamment sur ses autoroutes à destination du Sud en direction de Tarragone. Pourquoi ces péages subsistent-ils ? 

Depuis le 1er septembre 2021, les péages de 415 kilomètres d’autoroutes ont disparu en Catalogne. Désormais, il ne reste plus que 130 kilomètres d’autoroutes à péage dans la région. Il s’agit des tunnels du Garraf, avec la section sud de la C-32, celles de Cadí et Vallvidrera et la C-16, qui relie Barcelone et Manresa, dont les concessions ne se termineront qu’à la fin de la prochaine décennie.

Économie pour les usagers

Selon les données du ministère des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain, la suppression des péages sur l’AP-7 et l’AP-2 représente une économie totale de 515 millions d’euros par an pour ses usagers. Le gouvernement estime que, sur ce chiffre, seuls 90 millions correspondent à des usagers du tronçon aragonais de l’AP-2.

La fin des C-32 et C-33 est néanmoins une nouvelle charge pour les budgets mis à mal de la Generalitat, qui doit assumer le coût de son entretien. À cela s’ajoute le coût des autoroutes avec péages qu’elle a construites et les 188 millions que les concessions coûtent annuellement. Avec ce système, les utilisateurs peuvent circuler gratuitement. En conséquence, le gouvernement paie les entreprises de construction, le C-14 entre Reus et Alcover fonctionne de cette manière ainsi que la C-35, entre Maçanet et Platja d’Aro, la C-17 entre Vic et Ripoll, l’Eix Transversal (C-25) et l’Eix Diagonal (C-15).

Quels financements ?

Afin de financer ces autoroutes, la Generalitat a plaidé ces dernières années pour l’application d’un système de vignette, avec lequel des pays comme la Suisse et l’Autriche financent leurs infrastructures, ce qui nécessiterait cependant un accord avec l’État pour transférer la propriété de ses autoroutes, comme cela a été fait au Pays basque en 2019. Cependant, le refus de l’État de céder la propriété de ces routes et l’impopularité de la mesure ont conduit le ministre, Jordi Puigneró, à abandonner cette proposition.

En 2021, la Generalitat supposait déjà que la vignette devait être une procédure transitoire. La raison ? Son caractère « forfaitaire » face à la demande bruxelloise d’aller vers un paiement à l’usage, qui pénalise les usagers en fonction de leur impact environnemental. La vignette, selon la vision du gouvernement, est un système facile à mettre en place et peu coûteux à gérer. De plus, il homogénéise le coût d’usage des différentes routes, par rapport à la situation actuelle où les péages sont très différents selon l’histoire de chaque route, de sorte qu’il élimine les comparatifs entre habitants des différents territoires.

Des collectifs opposés au système de vignette

Les usagers des autoroutes catalanes, les plus mobilisées d’Espagne contre les péages, ont créé de nouvelles plateformes craignant que la fin des péages ne finisse par être un mirage avec l’application de vignettes ou autres systèmes de paiement à l’usage.

péages catalogne

Ainsi, la plateforme « Prou. AP-7 gratuïta ja« , pour les usagers des Terres de l’Ebre, a été créé pour s’opposer au projet du gouvernement que l’entretien des autoroutes se fasse à partir de 2024. Un autre des mouvements de quartier, « Preservem el Maresme », qui réclame depuis des années la fin des péages sur la C-32, a également annoncé son opposition à ces systèmes de paiement après 52 ans de péages.

Gratuites, mais probablement plus pour longtemps

Un financement assuré par l’Etat et par la Generalitat en Catalogne, avec plus de 1 milliard d’euros consacrés à l’entretien de ces autoroutes chaque année. L’Espagne est ainsi l’un des seuls pays européens à fonctionner de cette manière, la grande majorité des autres Etats ayant des péages automatiques où tous les usagers participent au financement des autoroutes. Alors, plusieurs acteurs politiques réclament la mise en place d’un système uniformisé de paiement au niveau de l’ensemble du pays. Une possibilité que le ministère des Transports étudie, avec la présentation future d’un projet clair avant la fin de l’année prochaine.

« Le système actuel n’est pas durable, nous devons nous diriger vers un modèle harmonisé au niveau espagnol et européen qui permette de financer les routes à grande capacité », a déclaré Ricard Font, ex-président du réseau de chemins de fer de la Generalitat. Plusieurs possibilités sont actuellement à l’étude, dont celle de créer un système où celui qui pollue le plus paie le plus. Des caméras seraient alors chargées de lire la plaque d’immatriculation du véhicule, qui contiendrait les informations nécessaires à son identification. La carte bancaire du conducteur associée au dispositif permettrait par ailleurs un paiement plus rapide. Une politique environnementale qui semble désormais gagner de plus en plus de pays en Europe, et peut-être à l’avenir l’Espagne.

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