Edito de Nico Salvado, fondateur d’Equinox
Les touristes et les Français fraîchement expatriés à Barcelone la trouvent charmante, calme, paisible, remplie de bleu. Rien que du bleu. Les Barcelonais de souche – ou les Français qui y vivent depuis une ou deux décennies, la trouvent sombre, sale, décadente, peu sûre.
Tandis que les touristes jaugent la sécurité de la capitale de Catalogne à la hauteur de la dangerosité croissante des villes de France, les Barcelonais vivent dans leur chair le clivage politique de la mairie des huit dernières années. Pendant que les vacanciers trouvent refuge dans la paix sociale catalane échappant un temps au malaise hexagonal, les Barcelonais se concentrent sur les séquelles des troubles politiques liés au conflit autour de l’indépendance de la Catalogne.
Les touristes et les Français récemment installés adorent Barcelone, tandis que ses habitants l’aiment de moins en moins. La routine fait son travail de sape.
En ce beau mois d’avril, le soleil printanier a emmené un cadeau avec lui : la visite simultanée de Bruce Springsteen, de Stevan Spielberg et du couple Obama.Les touristes VIP ont visité la Sagrada Familia, le Born, Montserrat, mangé chez nos amis de l’Amar au rez-de-chaussée du Palace et dormi au Gran Hotel La Florida. Gros coup de boost pour le moral des Barcelonais, de droite comme de gauche, indépendantistes ou non. Le temps d’un instant, Barcelone a retrouvé l’estime d’elle-même.