Français à L’Escala, « j’ai parfois l’impression d’être en France »

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Passer ses vacances sur la Costa Brava, pour les Français, c’est la routine. Parmi les touristes, mais aussi les résidents, les Français sont nombreux et ils nous expliquent pourquoi. Témoignages. 

« Pendant les vacances, je n’ai pas l’impression d’être en Espagne », affirme Élisa. À L’Escala, durant les congés de Pâques, on entendait parler français à chaque coin de rue. Durant la saison estivale le population de la petite ville est multipliée par dix. Depuis 27 ans, Elisa y passe ses vacances avec sa sœur, dans la maison de sa grand-mère. Et elle n’est pas la seule.

De plus en plus de Français viennent passer leurs vacances sur la Costa Brava, ou même s’y installer. Valérie a décidé il y a 10 ans de tout plaquer pour ouvrir une maison d’hôtes sur la côte. Pour elle, la position géographique de la ville attire les Hexagonaux.

Une destination encore abordable

L’Escala, c’est le bon compromis. Moins chère que le Sud-Est de la France et relativement proche avec des plages tout aussi attirantes. La destination en a séduit plus d’un. Dans sa jeunesse, Valérie venait profiter du soleil espagnol dans la maison achetée par sa grand-mère. Pour la Belge au cœur tricolore, la proximité avec la frontière et la douceur pour le porte-monnaie contribuent grandement à la présence des Français dans sa ville d’adoption.

frontière france-espagne« On entend beaucoup l’accent du sud, il n’y a pas de Parisiens », déclare Élisa. Une proximité avec la frontière qui attire particulièrement les sudistes. Un lieu presque trop authentique pour les habitants de la capitale. Valérie le confirme, « on est loin du côté bling-bling » de certaines stations balnéaires. Le « charme d’antan » et le côté typique de la petite ville la séduisent d’ailleurs toujours autant.

Comme un air de liberté

La tranquillité du cadre c’est important, mais la tranquillité d’esprit aussi. Pour Elisa qui vit à Paris le reste de l’année, à l’Escala, « il est possible de laisser ses ados sortir le soir sans crainte ». A contrario, dans la capitale française où elle travaille pour un grand magazine féminin, Élisa a peur. Elle prend plutôt des Uber pour rentrer chez elle alors que dans son lieu de vacances favori, elle se permet « plus de choses parce qu’on se sent plus en sécurité, en vingt ans et en sortant tous les soirs pendant plusieurs semaines, il ne m’est jamais rien arrivé ».

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Elisa (à droite) et sa soeur

Et pourtant, la Costa Brava est connue pour certaines activités illicites. Mais la présence de drogue et la proximité des maisons closes n’altèrent pas la quiétude de la commune. La majorité des consommateurs sur place sont les Français et les vendeurs le savent. « Certains dealers vont gratter les murs en crépis pour récupérer la poudre et la vendre comme de la cocaïne, il n’y a que les Français pour acheter ça », se moque Élisa.

Les nombreuses qualités de la station balnéaire attirent autant les familles en quête de tranquillité que les jeunes fêtards.  « Ce qui est bien c’est que l’après-midi tu peux être à la plage avec ta famille et le soir sortir avec tes amis ». En quête de décompression pour quitter le tumulte de la vie parisienne, Élisa sort tous les soir. Mais L’Escala n’offre pas la facilité des grandes ville. Une navette loupée pour rentrer de la boite de nuit la plus proche, et la fin de soirée se convertit en une marche de 2h heures pour rentrer.

Vivre comme un local, ou pas

Être à l’Escala c’est avoir le choix de vivre comme un local ou comme dans l’Hexagone. La jeune journaliste a un groupe d’amis espagnols. Elle connaît les bonnes adresses typiques « où l’ont se sent encore en Espagne ». Sa sœur, elle, ne côtoie que des Français. « Elle a même un groupe WhatsApp où ils se disent tous à quel moment ils arrivent en été pour se retrouver ».

L'Escala, uno de los pueblos más bonitos de la Costa Brava

Mais même si les deux sœurs ne sont pas nées là-bas, elles s’y sentent comme chez elle. Elisa y a appris à marcher, et à faire du vélo. Elle y a fait toutes ses premières fois, « j’y ai même rencontré mon premier amour », rougit-elle. Une chose est sûre, il n’est pas question de vendre la maison familiale. Et si un jour Élisa venait à la récupérer, elle pourrait bien décider d’y rester.

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