Et s’il suffisait d’une boisson pour apprendre à se connaître ? Parce que la coutume de boire un verre sait rassembler les Français de Barcelone, Equinox les rejoint autour d’un apéro. Une chronique où on parle bons plans, sorties et gastronomie. Sur une terrasse de Gràcia, Julie Réau, du nom d’artiste Ninon, partage avec Maréva Laville tous ses pêchers mignons barcelonais.
Plaça Vila de Gràcia, un midi, au soleil. Installée sur une terrasse, Julie Réau se dessine le poignet. Elle a choisi le bar Curuba pour « Un apéro avec », parce que « la place est jolie ». Et parce qu’ici, dans ce bout de la capitale catalane, la jeune femme de 30 ans trouve son inspiration. C’est ça, le travail d’une artiste. Chercher des idées, créer, s’exprimer. « Barcelone me donne beaucoup d’énergie. Il y a une émulsion. C’est presque chaotique, tant il y a toujours du mouvement. Ça m’aide pour mon art ».
Mais ce n’est pas tout. Pour la Française originaire de Poitiers, la cité comtale reflète sa capacité à oser suivre ses rêves. Après 7 ans de vie confortable à Madrid, un travail bien rémunéré en tant que conseillère pour des banques, Julie a tout plaqué pour s’installer dans la deuxième plus grosse ville d’Espagne. « Moins bourgeoise et plus facile ». Ici, elle adopte un mode de vie simple, en osmose avec ses valeurs, et surtout, elle pratique le métier de ses rêves sous le pseudo Ninon Réo.
Plus qu’une ville d’adoption, Barcelone représente aussi son studio, son ouverture au monde, cultivée par son quartier du Raval, et ses petits plaisirs. Un après-midi à dessiner sur la Plaça del Pedró, par exemple. Et puis bien d’autres, qu’elle partage ici, entre sa caña et un vermut.
Quel est ton bar préféré ?
La Viciosa, à Poble Sec, parce qu’ils ont des super vins et leurs tapas sont incroyables. En tant qu’artiste, j’aime cet endroit aussi, car c’est un bar qui mêle gastronomie et art. Et puis j’ai une autre adresse. Celle-ci c’est pour le dimanche soir : le Black Horse dans le Born. À 19 h, ils font un pub quiz de culture générale. C’est en anglais, espagnol et parfois français. C’est ma petite sortie de fin de week-end.
Quel est ton resto barcelonais préféré ?
Ce n’est pas forcément un restaurant (rires), mais je passe ma vie au Baba Kebab, sur la Rambla du Raval. Ça reste un kebab, mais il est très bon. Le dürüm poulet coûte 5 €. Et je rencontre toujours des gens là-bas, c’est fou ! Je peux en dire un deuxième ? Car il y a le Bērytī que j’aime beaucoup, vers Joanic à Gràcia. C’est un restaurant tenu par deux Libanaises. On s’y sent bien accueilli. A l’entrée, il y a une petite terrasse couverte. Je vais y exposer mes créations en septembre.
Tes tapas de cœur ?
En général, ce sont les boquerones (anchois) accompagnés d’un petit vermut.
Et un plat ?
La fideuá. C’est tellement meilleur que la paella.
Ton dessert local préféré ?
Je réfléchis, car ce ne sont pas les rois des desserts (rires). En revanche, il y a une viennoiserie mayorquaise : les ensaïmadas. C’est mon petit pêcher mignon du matin. J’en prends deux avec un café le matin, pour 1,50 € le tout, au Forn del Padró dans le Raval.
Un endroit pour sortir la nuit ?
Toujours dans le Raval, à La Locaal. C’est une salle multiculturelle. Ce n’est pas tout le temps ouvert, mais il y a des concerts des fois. En décembre, il y avait du rap français. Récemment, c’était du stand-up. Et puis, je peux citer aussi le Buena Onda social club à Gràcia. C’est un bar associatif dans lequel, si tu veux, tu peux organiser ton propre évènement. Donc, il y a des scènes émergentes, des DJ parfois, des expos…
Ton musée favori ?
Je dirai le MACBA, d’autant que j’adore la place devant le musée. Mais globalement, je vais plutôt dans des galeries car ce sont des artistes contemporains. J’en ai deux ou trois favorites. Krucopia dans le Born, pour les femmes artistes, BienCuadrado dans le Gótic qui expose plutôt du street art, et Prior Art Space dans le Raval pour l’art contemporain.
Un bon plan d’artiste pour se faire plaisir sans trop dépenser ?
Pour les vêtements, je n’achète plus neuf. Je vais chez Humana, c’est une chaîne de seconde main qui se trouve un peu partout à Barcelone. Souvent, par saison, il y a des promos avec des fringues à 3 €, et si c’est trop grand, je les fais reprendre par un couturier. Il y en a plein dans le Raval, ce n’est pas très cher. Pour une jupe à refaire, la dernière fois, j’ai payé 12 €.
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