Fête et liberté : Barcelone garde l’esprit des années 80

Barcelone années 80

Vivre à Barcelone, comme dans les années 80. L’association s’avère peu banale. Presque aux antipodes tant les deux époques s’éloignent. Et pourtant, c’est bel et bien le ressenti de Français installés dans la capitale catalane. Insouciance, libertés, sorties. Et si Barcelone parlait aux nostalgiques ?

Photo : Sound It Facebook

Lorsqu’il s’agit d’évoquer les années 80, Myryam, Barcelonaise depuis deux ans, affiche un large sourire. C’était la période où elle décompressait. Celle des vacances et des bons moments. « Et à Barcelone, je retrouve ça. Dès que je sors, je me sens en vacances. Il n’y a pas ce côté frénétique de notre société actuelle. Ici, le temps est suspendu », raconte la Franco-Marocaine de 46 ans. Le soir, après le travail, il lui arrive parfois de se promener à la plage, au pied du W, avec son fils. « Et on a presque l’impression qu’on va rentrer dans l’hôtel, se préparer, et ressortir », rigole-t-elle.

Prendre le temps. Flâner, s’amuser. Sans penser au lendemain. Sans contraintes. Barcelone semble reproduire « un certain art de vivre et une liberté d’être et d’agir de l’époque », assure Caroline, 48 ans, qui vit entre Barcelone et Toulouse. Un état d’esprit qui se retrouve jusque dans les looks. Il n’est pas rare d’apercevoir des barcelonais vêtus de survêtements fluos, de t-shirts à épaulettes, de couleurs en tout genre, et de grosses boucles d’oreilles pour accessoiriser le tout. Il n’est pas surprenant, non plus, d’entendre des remix de tubes marquant les années 80, sortir des enceintes en discothèque. Et puis, il n’est pas anormal de sentir l’odeur de shit, et de voir les drogues participer à la fête. Celles qui, 40 ans plus tôt, ôtaient les vies d’une génération d’extrême, prête à tout pour s’éclater.

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« Il y a cet esprit de liberté, profondément Espagnol »

En ça, d’apparence, bon nombre d’aspects portent à croire que Barcelone applique les maîtres mots des années 80 : libertés, insouciance et festivités. « Pendant cette époque, on savait quand commençait la soirée, mais jamais quand elle s’arrêtait. On rencontrait un tas de gens », se souvient Angela Lorente, productrice de télévision et ex-directrice des téléréalités pour TF1. Née à l’Hospitalet, la franco-catalane de 64 ans a connu la vie nocturne barcelonaise et française. Les soirées au Palace à Paris, les perruques sur la tête pour entrer en boîte, la créativité foisonnante, les nuits inarrêtables.

Un quotidien qui n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui, assure-t-elle. Mais celle qui fait partie de « la génération Y » reconnaît tout de même une saveur similaire. « A Barcelone, tu vas boire un verre, puis un deuxième. Après, tu vas manger dans un bar à tapas, tu vas en boîte, sans savoir qui tu vas rencontrer, énumère-t-elle. Il y a cet esprit de liberté, celui de la nuit qui est profondément Espagnol ».

Barcelone années 80

Photos : Angela Lorente en soirées à l’époque des années 80

À cheval entre deux cultures, Angela Lorente voit combien celle de son enfance peut séduire les Français. « Ils ont l’impression de vivre la vie des années 80 à Barcelone, car ils sortent plus. Alors que d’ordinaire, en France, on est un peu plus coincé. » Or, dans la capitale catalane, rien n’est impossible. Aucune heure n’existe pour se retrouver. « Il y a toujours une excuse pour aller à l’apéro. Après le travail, la vie démarre et elle peut aller jusqu’à l’aube », ajoute la franco-catalane, sans oublier d’évoquer un dicton. « La vie, c’est quatre jours et on en a déjà vécu deux ». En clair : vivez, disent les Espagnols. Avec plaisir, répondent les Français.

Vivre le moment présent, comme dans les années 80

Ils n’ont pas traîné à accepter l’invitation. En 20 ans, la population française a quasiment été multipliée par sept dans la capitale de Catalogne. Plus de 50 000 Français ont traversé la frontière pour s’installer dans un pays « où on se prend moins la tête ». Et au sein d’une culture qui rappelle bons souvenirs.

« J’ai l’impression d’être dans une société plus altruiste ici. Les gens sont très gentils et bienveillants, comme avant », ajoute Myryam, qui comme bien d’autres, a choisi Barcelone pour sa douceur de vivre, son climat et l’ambiance qui y règne. Une ville « où on lâche tout », comme en vacances. Une ville où la vie paraît facile. Une ville, surtout, qui offre, encore un peu, l’opportunité de savourer le moment présent. Et si c’était ça, la vie barcelonaise façon 80’s ?

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