Un mur de pierre au coin d’une rue, rien de plus banal. Mais celui situé au Carmel, à Barcelone, n’est pas anodin. Vieux de plus de 200 millions d’années, il permet d’imaginer ce qu’était la ville à cette époque : un désert.
Du sable à perte de vue, un air chaud et sec. C’est bien la description d’un désert. Et c’est aussi comme ça que l’on aurait pu décrire la capitale catalane, il y a très longtemps. « C’était comme le grand Canyon », une comparaison faite par le géologue Omar Cazorla dans le journal el Diario. Cette image résulte de l’étude d’un simple mur de pierre.
Un mur plus vieux que les dinosaures
Banal en apparence, le muret situé au croisement des rues Ceuta et Santuari, dans le quartier du Carmel, est un vrai puits historique. Et pour cause, il serait là depuis 250 millions d’années. Soit avant même les dinosaures, apparus quelque 20 millions d’années plus tard. Une aubaine pour les scientifiques, car il permet l’étude du climat et de la géographie à cette époque.
On sait aujourd’hui que le climat était aride et désertique durant cette ère très lointaine. Et c’est l’étude de ces roches qui ont permis de l’établir. Elle a également permis de situer la ville à une latitude et une longitude exacte. La période correspond au moment où une éruption volcanique a décimé la quasi-totalité des espèces animales. Les dinosaures, eux, sont arrivés ensuite.
Barcelone pourrait redevenir un désert
Même si ce mur date de la période triasique, il n’en est pas moins utile pour imaginer le futur. Le climat sec d’autrefois donne des indications sur celui à venir. Particulièrement si les températures continuent d’augmenter.
Véritable joyau, il se doit d’être préservé. Pour cela, la mairie demande la muséification de l’élément le plus vieux de la ville. Le but étant de mettre en avant son importance historique.