Après trois ans de négociations entre les socialistes, la gauche catalane et la gauche basque, le gouvernement espagnol approuve un nouveau projet de loi pour tenter de freiner la hausse des loyers.
Photo : Clémentine Laurent
Le texte sera voté dans les prochaines semaines par le parlement espagnol, juste à temps pour les élections municipales. Selon l’actuelle loi espagnole, le prix du loyer peut être réévalué chaque année par le propriétaire au même rythme que l’indice des prix à la consommation (IPC). Avec une inflation à 10% depuis plus d’un an, les augmentations devenaient intenables, et le gouvernement espagnol avait pris la mesure temporaire de limiter l’augmentation à 2% sur l’année 2023.
La nouvelle loi donnera une sécurité juridique aux locataires, puisque les augmentations annuelles ne pourront pas dépasser les 3% à partir du 1er janvier 2024, et un nouvel indice sera défini en 2025 pour remplacer l’IPC.
Une « farce » selon le lobby des locataires
Pour les socialistes au pouvoir, il s’agit d’un « acquis historique ». Mais pour le syndicat des locataires catalans, ce nouveau texte est « une farce » puisqu’il ne régule pas le prix du loyer d’un bail à un autre, le propriétaire pouvant donc chercher à changer le locataire pour augmenter à sa guise.
De plus la loi permet une hausse du loyer de 10% en cas de travaux, une notion assez large puisqu’elle inclue par exemple la pause d’un interphone vidéo. Le lobby craint aussi qu’avec cette nouvelle loi, le marché ne continue à se rétrécir et que les propriétaires préfèrent celui, plus lucratif, de la location de courte durée. Il réclame donc un texte bien plus ambitieux pour mettre fin à la spéculation immobilière et protéger les locataires.
Avec un loyer moyen de 1077 euros, la situation du logement à Barcelone est de plus en plus critique. La capitale catalane devient une jungle pour qui cherche à se loger à un prix abordable tandis que les villes de banlieue ne sont plus épargnées. A six semaines des élections municipales, le sujet est crucial pour les partis politiques, qui ne semblent toutefois pas encore disposés à s’en emparer pleinement.
Lire aussi Prix des loyers à Barcelone : jusqu’où vont-ils monter ?