Et si la clé du succès pour trouver un travail en Espagne passait par la France ? C’est en tout cas ce qui s’avère être la formule parfaite pour les Français âgés de moins de 28 ans. Après un Volontariat international en entreprise (V.I.E), tous se sont vus proposer un emploi.
Photo : Papernest
Rarement les retours auront été si unanimes. À la question « avez-vous été embauchés à la suite de votre V.I.E ? », la réponse se répète. Oui, ou au moins une proposition d’emploi à long terme. A Barcelone, donc, les Français majeurs, de moins de 28 ans, ont trouvé le bon filon. Et les entreprises aussi.
Grâce au Volontariat international en entreprise (V.I.E), les grosses boîtes françaises aux filiales internationales, et les entreprises françaises de l’étranger – dont la majorité du capital est détenue par des Français -, bénéficient de main-d’œuvre sortie de grandes écoles, sans payer de charges sociales. Résultat, cette année en Espagne, 815 sociétés ont adopté le V.I.E, dont 405 à Barcelone et sa province. Cela fait du pays, un expert en la matière. Depuis le début du dispositif, la péninsule ibérique se place cinquième au monde en nombre de V.I.E.
Car ici, les entreprises ont bien compris que, c’était tout « bénef ». Mais elles ne sont pas les seules. À 28 ans, Julien est arrivé à Barcelone en septembre 2019, par ce biais. « C’est une très bonne formule pour la simplicité de contrats et des démarches. On est vraiment encadrés, sous régime français, et avec une rémunération intéressante », explique le consultant avant-vente chez Dassault Systèmes. Une indemnité fixe de 749,33 €, à laquelle s’ajoute une part supplémentaire selon le pays, voire des aides au logement. « Tu peux t’en sortir avec un revenu allant jusqu’à 2 200 € aujourd’hui. Moi, à l’époque, fin 2019, c’était 1 750 € », assure Clément, Toulousain et ancien commercial en V.I.E de Papernest. Le tout, sans payer d’impôts, ni en France ni en Espagne.
90 % de propositions d’embauche suite aux V.I.E
Alors comme Clément et Julien, ils sont nombreux à avoir saisi l’opportunité. L’occasion parfaite de goûter à la vie barcelonaise, avec en prime, tout le confort qui va avec. Et puis, surtout, le tremplin idéal pour rester un peu plus longtemps. « On frôle les 90% de proposition d’embauche par la société ayant recours au V.I.E », chiffre Richard Gomes, directeur de Business France à Barcelone, l’agence chargée du développement international des entreprises françaises.
Évidemment, le taux de réponse positive n’atteint pas le même pourcentage. Mais la volonté y est, en majeure partie et des deux côtés. « La plupart finissent par rester », confirme Clément. Chez Papernest, lui et tous ses amis pouvaient poursuivre l’aventure. « En général, ça ouvre des opportunités derrière », renchérit Julien, qui s’est vu offrir un contrat long dans la même entreprise. Et a même obtenu le Saint-Graal : un salaire qui s’aligne à celui qu’il avait en V.I.E, en cumulant les atouts de l’entreprise.
Expérience, salaire local : le plus et le moins
Car dans le lot d’avantages, il existe tout de même un petit bémol. Les contrats sont généralement locaux. Or la grille salariale espagnole n’est pas la même que celle de la France. Donc le montant sur la fiche de paye espagnole baisse d’un cran. Un frein pour certains, mais une aubaine tout de même pour d’autres, pour qui l’envie de s’installer durablement à Barcelone motive. D’autant que la diminution de salaire n’est pas systématique. Au contraire, Cédric, Rennais de 31 ans, a bénéficié d’une augmentation. « Popcarte, la boîte où je suis, a bien grandi entre mon début de V.I.E et l’après. Mon activité aussi. » Tout comme sa rétribution.
La science n’est donc pas exacte. En revanche, Richard Gomes, de Business France, estime que « la différence entre l’indemnisation V.I.E et le contrat local n’est pas énorme, et peut facilement se rattraper ». Et quand bien même la proposition d’embauche serait déclinée, il n’en reste pas moins que l’expérience V.I.E marque un plus auprès d’autres entreprises. À 26 ans, la Parisienne Jade a pu être repérée par une autre entreprise du milieu de la tech. « Les recruteurs étaient rassurés, car j’étais déjà à Barcelone depuis un an. Ainsi j’avais déjà les papiers, l’appartement. C’est moins cher pour eux de trouver un talent qualifié déjà sur place. » Ne dit-on pas qu’un bon accord convient aux deux parties ?