Enquête pour agressions sexuelles au Lycée français de Barcelone : le papa témoigne

lycée français de Barcelone

Deux élèves de la maternelle du Lycée français de Barcelone (LFB) auraient été victimes d’attouchements commis par un moniteur de la cantine. Une enquête a été ouverte par les Mossos d’Esquadra. Equinox a recueilli le témoignage du père de l’une des fillettes. 

Assis sur un banc public entre le jardin d’enfants et la maternelle Munner, Bruno* tente de mener une vie normale « pour mes enfants, et en particulier pour ma fille ». Mais le Parisien accuse encore le coup. Samedi soir, sa fillette de 5 ans a confié à sa mère, dans ses propres mots et grâce à toute la pédagogie d’une maman, qu’elle avait été sexuellement agressée à plusieurs reprises par un employé de la cantine. « Un homme grand, fort, souvent habillé en orange et qui lui avait demandé de garder le secret », rapporte le papa de la petite fille. Un secret bien gardé puisque les faits auraient débuté il y a plus de cinq mois.

En octobre dernier déjà, Bruno et sa femme remarquent chez leur fille un comportement et des gestes anormaux pour une enfant de son âge. Ils prennent alors rendez-vous avec le directeur de la maternelle Stéphane Housset, qui balaie rapidement leurs doutes. « Il nous a dit que cela pouvait arriver, qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, alors on l’a cru », confie le quadragénaire, la voix brisée par l’amertume et la rancœur. Pour lui, l’établissement a cherché « à étouffer tout début d’affaire » et « maintient en permanence une culture du secret ».

La responsabilité du LFB pointée du doigt

Les mois passent, l’enfant se ronge les ongles, avale des quantités gargantuesques de nourriture, présente des signes d’inquiétude le matin en arrivant à l’école. Finalement, sa mère parvient à gagner sa confiance et ses confidences. Dimanche, la famille se rend au commissariat de Sarrià. Elle est rapidement prise en charge puis dirigée vers l’hôpital Sant Joan de Déu pour des examens médicaux. La brigade de protection des mineurs des Mossos d’Esquadra ouvre alors une enquête et une deuxième famille porte plainte.

Contacté par Equinox, le proviseur du LFB Jean Bastianelli indique avoir été averti de l’affaire en début de semaine par la police : « nous avons immédiatement activé le protocole de sécurité des élèves prévu en Catalogne et mobilisé notre service de santé qui s’est tenu à disposition de tous les parents d’élèves de la maternelle ». L’établissement a aussi contacté l’entreprise prestataire qui gère la pause déjeuner de la maternelle, Serunión, et le moniteur accusé par les deux petites filles a été suspendu le temps de l’enquête.

Mais la famille de Bruno ne décolère pas. Elle assure n’avoir reçu aucun soutien de l’établissement, et en particulier de Stéphane Housset. Le LFB va-t-il lancer une enquête interne pour déterminer s’il y a eu dysfonctionnements de son côté ? Le proviseur n’a pas souhaité nous répondre sur ce point. De fait, de nombreuses questions restent encore en suspens sur les responsabilités de l’établissement.

*le prénom a été changé pour préserver l’anonymat des victimes

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