La mairie de Barcelone suspend temporairement ses relations institutionnelles avec Israël, entrainant la rupture du jumelage de la ville avec Tel Aviv, en place depuis 1998.
« Nous ne pouvons pas rester immobiles face à la violation du droit international », a déclaré la maire de Barcelona Ada Colau qui a précisé que la décision n’était par contre « un peuple, une communauté ou une religion » mais contre la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahu. La première édile a indiqué être soutenue par une centaine d’associations et la signature de 4000 Barcelonais.
Ada Colau a fait part de sa décision au chef du gouvernement israélien dans une lettre où elle lui reproche « la violence dont souffre le peuple palestinien », et un « apartheid » qui dure « depuis plus de 70 ans ». Selon elle, Israël exerce depuis des décennies « des violations systématiques des droits de l’Homme », se moquant notamment des résolutions votées par les Nations Unies. La maire de Barcelone a indiqué qu’elle espérait que sa décision « invite à la réflexion et à l’action ».
Un « antisémitisme justifié » selon Manuel Valls
Mais pour l’instant, cette rupture des relations avec Tel Aviv a plutôt provoqué des réactions de rejet. Laia Bonet, adjointe au maire pour le parti socialiste catalan (PSC), a fait part de son désaccord. « Ce qu’il s’est passé est très grave, a-t-elle déclaré, cela affaiblit la place de Barcelone dans le monde ». Le PSC fera une proposition lors du prochain conseil municipal pour rétablir le lien avec Israël.
Absent de la politique locale depuis sa défaite à l’élection législative des Français d’Espagne, Manuel Valls s’est de son côté fendu d’une dure tribune dans le journal La Vanguardia pour critiquer la décision d’Ada Colau. Pour l’ancien conseiller municipal de Barcelone, cette rupture très médiatisée s’apparente à de« l’antisionisme », « cet antisémitisme justifié », lance-t-il, en reprenant les mots du philosophe français Vladimir Jankélévitch.