Passionnés d’aviation, les planespotters (observateur d’avions) se postent aux abords des pistes de l’aéroport de Barcelone pour admirer et prendre en photo des avions.
C’est une activité qui gagne du terrain dans le monde. Et pour cause, le planespotting voit son nombre d’adeptes croître. Derrière cet anglicisme se cache un passe-temps qui réunit, environ, une trentaine de passionnés d’aviation à Barcelone. Ces derniers peuvent parcourir des kilomètres pour observer et prendre en photo les avions au niveau des aérogares.
Des passionnés d’aviation
Durant les week-ends, des photographes amateurs et professionnels rejoignent l’aéroport de Barcelone. À deux pas des pistes, une plateforme non-officielle a été mise en place pour leur permettre de contempler les engins volants. Ces passionnés dégainent leur appareil photo pour capturer les décollages ou atterrissages d’avions. Certains pratiquent cette activité par pur plaisir, à l’instar de Guillem, 27 ans. « Je suis planespotter depuis 4 ans maintenant. Depuis tout petit, l’aviation me fascine, alors quand j’ai découvert cette activité, je me suis tout de suite pris au jeu ». Par la suite, Guillem a créé une page Instagram afin de partager ses clichés.
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Le planesppoting est transgénérationnel, et pour cause, les âges de ces photographes varient de 20 ans à 70 ans à Barcelone. « J »ai pu rencontrer des personnes de différents horizons, et la communauté s’agrandit encore ». À côté des photographes amateurs, des professionnels pratiquent cette activité pour vendre leurs photos à des compagnies ou à des entreprises. Cependant, pour les planespotters, l’Espagne, tout comme la France, leur donne l’impression que « le transport aérien est un secteur sensible, où l’on doit rester éloigné », estime le Catalan.
Une activité illégale ?
Les planespotters sont, parfois, peu acceptés par les pays. À titre d’exemple, en 2001, des touristes anglais et hollandais avaient été interpellés par la police grecque durant un meeting aérien sur une base militaire. Au contraire, à Barcelone, une terrasse surplombant le grillage a été construite pour favoriser la prise de vue, sans pour autant être une plateforme officielle. Une situation qui soulève les interrogations des planespotters : « La première étape pour protéger les passionnés est de mettre en place des plateformes de spotting pour mieux cadrer cette activité, car elle existe bel et bien actuellement en Espagne mais de manière désorganisée », souligne Guillem.
Par exemple, à l’aéroport Charles-de-Gaulles et à Orly en France, il faut une autorisation de la part de la préfecture pour pratiquer le planespotting. Sur cette autorisation, des numéros utiles sont affichés, comme celui des forces de l’ordre assurant la protection des installations. Par ailleurs, les spotters, se connaissant pour la plupart, peuvent être perçus comme un premier maillon de sécurité, en alertant par exemple la présence de personnes suspectes. En l’absence de cette autorisation, l’observateur d’avion bascule alors dans l’illégalité.
D’où vient cette activité ?
L’activité des spotters date de la Seconde Guerre mondiale. La campagne de France achevée en juin 1940, l’Allemagne nazie engage alors les combats en Angleterre. Pendant plusieurs mois, les avions de la Luftwaffe et de la Royal Air Force vont s’affronter au-dessus de l’île britannique.
Des observateurs munis de jumelles et de carnets étaient installés le long de la côte. Ces derniers notaient le nombre d’avions allemands qui passaient, leur type et surtout des numéros ou des lettres permettant de les identifier individuellement. Cette observation visuelle permettait ainsi d’avoir un bilan détaillé des pertes ennemi. Au fil des années, les passionnés d’avion ont continué à se poster près des pistes, mais cette fois-ci, pour admirer les avions et, souvent, pour étoffer leurs collections photos.