L’Espagne a pris la décision d0envoyer des chars de combat Leopard 2 en Ukraine afin de maintenir un front uni au sein de l’Union européenne.
L’Allemagne ne voulait pas envoyer de chars en Ukraine contrairement aux pays d’Europe de l’Est avec la Pologne en tête. L’Espagne a appuyé Berlin depuis la semaine dernière. Ce matin, l’Allemagne a finalement approuvé l’envoi de chars et Madrid emboîte le pas.
Jusqu’au bout le Premier ministre Pedro Sanchez a voulu éviter une grave division européenne qui rappellait celle de la guerre d’Irak en 2003. A l’époque, l’Espagne de José Maria Aznar, l’Italie de Silvio Berlusconi et l’Angleterre de Tony Blair avaient suivi les aventures belliqueuses de Georges W. Bush face à Saddam Hussein. Le club martial avait entraîné à sa suite le Portugal, la Hongrie, le Danemark, la Pologne et la République tchèque. Un puissant bloc qui s’était opposé au couple franco-allemand avec Jacques Chirac et Angela Merkel en partisans de la désescalade militaire.
Pedro Sanchez garant de l’unité
Vingt ans plus tard, le premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez n’a pas voulu recréer une division au sein de l’Union et choisit de défendre le bloc majoritaire. Finalement la Pologne et les pays baltes ont eu gain de cause en défendant l’envoie de chars Leopard 2 qu’ils jugent indispensables à la victoire des Ukrainiens.
L’Espagne est sceptique « parce que cela ne serait pas efficace pour l’Ukraine », a expliqué en début de semaine le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares à l’issue d’une réunion avec ses homologues européens.
L’armée ukrainienne manque de compétences
Pour expliquer le second point de la déclaration d’Albares, il faut partir du principe que l’Espagne estime que l’armée ukrainienne n’a pas les compétences pour manier ces fameux chars. Pour qu’un »Léopard » soit opérationnel, il faut 5 membres d’équipage qui sachent le manier. En plus des chars, l’Espagne devrait offrir la formation appropriée aux militaires ukrainiens. Soit un stage de plusieurs semaines, ce qui semble assez compliqué.
En revanche, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne ont approuvé ce lundi le déblocage d’une nouvelle enveloppe de 500 millions d’euros pour financer la livraison de matériel militaire à l’Ukraine. Qui s’ajoute aux 3,6 milliards d’euros du Fonds de soutien à la paix créé depuis le début du conflit.