Quand un enfant perd une dent de lait et la met sous son oreiller, la petite souris lui remet dans la nuit quelques pièces. En Espagne, elle s’appelle la Souris Pérez. D’où vient son histoire ?
Photo : Jelleke Vanooteghem/Unsplash
La Souris Peréz puise son origine dans un conte. Celui-ci remonte à 1894. À l’époque, la Reine d’Espagne María Cristina (Marie-Christine d’Autriche) fit une requête au Père Luis Coloma Roldán. Sa Majesté lui demanda d’écrire un conte. Le récit avait pour objectif de rassurer le fils de la Reine María Cristina, Alfonso XIII, alors âgé de 8 ans. Le futur roi avait perdu une dent de lait, et cet événement a particulièrement terrorisé le petit garçon. Dès lors, le conte El Ratoncito Pérez vit le jour jusqu’à devenir une tradition perpétuée jusqu’à présent.
Naissance de « Ratoncito Pérez »
Le personnage principal de l’histoire est le roi Buby Ier. Buby était le surnom que la reine María Cristina avait donné à son fils Alfonso XIII. Le personnage principal incarne un jeune roi, orphelin de père, ami des enfants pauvres et protecteur des souris. Le roi vient à perdre une dent, et c’est ainsi que commence l’histoire de la petite Souris Peréz. Cette minuscule souris est vêtue d’un chapeau de paille, de lunettes d’or, d’un petit sac rouge sur son dos et d’espadrilles. L’histoire raconte l’amitié entre le roi Buby Ier et la petite Souris Pérez. Le rongeur est téméraire et aventurier. Il connaît par ailleurs toutes les canalisations du Palais Royal de Madrid et les recoins de la bibliothèque de la Real Academia Española.
Grâce à sa parfaite connaissance des lieux, la souris sillonne la ville chaque nuit pour recueillir les dents de lait des enfants placées sous leur oreiller. En échange, le petit animal remet une pièce de monnaie à l’enfant. Durant le conte, le « Ratoncito Pérez » doit récolter la dent de Julio. Durant son périple, la souris sera accompagnée du roi Buby Ier qui s’est métamorphosé en petit rongeur. Le conte met en scène leur aventure qui les amène à visiter la maison de la famille Pérez, situait sous la célèbre pâtisserie Carlos Prast à Madrid, au 8 rue Arenal. Toutefois, tout au long du récit, les deux protagonistes devront échapper aux griffes du matou Gaiferos.
Sur les traces de la Souris Peréz
Le premier manuscrit du Père Luis Coloma, datant de 1894, se trouve à la bibliothèque du Palais Royal de Madrid. Il existe également une version plus récente, datant de1950, à la bibliothèque Nationale de Madrid. Aujourd’hui, une plaque commémorative ainsi qu’une petite statue de bronze rendent hommage à la petite souris. Elles se trouvent toutes deux au 8 rue Arenal. Il s’agit ainsi de l’adresse de la demeure du célèbre souriceau madrilène dans le conte.
En France, l’histoire est différente, mais la mission de la petite souris reste identique. Et pour cause, la légende du souriceau remonterait au XVe siècle. À l’époque, les paysans attiraient les rats avec des pièges en y déposant les dents de leurs enfants. Depuis, cette tradition culturelle revêt une portée universelle. Dans la plupart des pays hispanophones, on parle donc du Ratón Pérez. Au Mexique, c’est le Ratón de los dientes. En France, « la petite souris » récolte les dents des enfants en échange de pièces de monnaie. Une histoire qui, vraisemblablement, continuera encore d’émerveiller les enfants du monde entier.