Le vendredi 13 en Espagne ne porte pas malheur, contrairement à la France. Si le chiffre fait l’unanimité, le jour auquel il est associé diverge. Dans la péninsule ibérique, la malchance rime avec mardi 13. Voici pourquoi.
Photo : FDJ
Les superstitieux le guettent. Aujourd’hui, c’est le fameux vendredi 13 janvier. Synonyme pour beaucoup de malheur (ou de chance pour une petite poignée de joueurs français). Mais en Espagne, ce jour n’en est qu’un parmi tant d’autres. Ici, c’est le mardi 13 qui va de pair avec la malchance.
Malgré tout, d’un côté comme de l’autre de la frontière, on s’accorde sur le chiffre. 13 n’est pas synonyme de bon présage. Nombreux sont les avions sans rangée portant ce numéro, de chambres d’hôtels ou de rues qui l’oublient volontairement. Mais pourquoi ?
13, le numéro de la malchance
Il faut remonter au temps de la Bible pour en connaître la raison. Au moment de la Cène, le repas du Christ, le treizième convive, Judas, trahira Jésus. Qui plus est, l’antéchrist, soit l’ennemi du Christ, arrive au chapitre 13 de l’Apocalypse.
Mais la religion chrétienne n’est pas la seule à avoir une dent contre ce chiffre. Il renvoie aussi au nombre de mauvais esprits selon la Kabbale juive. Et dans le Tarot, la carte 13, aussi appelée Arcane XIII, correspond à la mort.
Ce n’est pas tout. Le nombre s’associe aussi à l’esprit du mal, « Loki », qui dans les légendes scandinaves était la treizième personne invitée au dîner des dieux. 13 est aussi le chiffre qui casse l’harmonie, au temps de l’Antiquité. Le système duodécimal de l’époque voyait en le numéro qui le précédait, la perfection : les douze lunes, les douze heures de la journée et de nuit, les douze mois, les douze dieux de l’Olympe, les douze signes du zodiaque, etc.
Vendredi en France, mardi en Espagne
Là où les deux pays s’opposent, c’est sur le jour. En France, on s’attache à la Bible en s’appuyant sur le jour de crucifixion du Christ : un vendredi. Au Moyen-Âge, il s’agissait aussi de la nuit des sorcières et ce même jour faisait référence à celui des exécutions publiques en Angleterre et aux Etats-Unis.
Mais en Espagne tout comme en Amérique latine, c’est le mardi qui porte la poisse. Pour plusieurs raisons. En espagnol, le mot « martes » tient son origine de la planète Mars (« Marte » en espagnol), connue comme celle de la destruction, du sang et de la violence. Marte, c’est aussi le dieu de la guerre dans la mythologie romaine, celui qu’on surnommait « le petit maléfique ».
Mais l’association du mardi au numéro 13 provient surtout de la chute de Constantinople datée de mai 1453. 800 soldats moururent et 15 embarcations tombèrent au mains des musulmans. Cette fin de l’empire romain converge avec une éclipse lunaire. Un mardi 13, qui depuis, est considéré comme jour de malchance.
Dans le calendrier 2023 espagnol, il faut attendre le mois de juin avant de voir ce jour combiné au numéro rejeté. Ce sera le seul de l’année. Quant au vendredi 13, on en comptera deux. Celui du mois de janvier et le prochain, en octobre. Double chance donc pour ceux qui, au contraire, le voient comme un porte-bonheur.