Un chiffre glaçant. 13 femmes tuées en moins d’un mois. Le plus meurtrier depuis 20 ans dans l’Histoire de l’Espagne.
Décembre 2022 aura été le mois le plus meurtrier pour les femmes en Espagne. 13 femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint en l’espace de 29 jours. Huit de ces crimes ont été confirmés par la police, les cinq autres sont encore sous enquête.
Mercredi, Maria Hélèna, âgée de 37 ans est tuée par son conjoint, devant ses enfants, âgés de 13 et 14 ans. C’est l’aînée qui a appelé le 112. Le drame s’est déroulé à Escalona, dans la région de Castille-et-La-Manche, à moins de cent kilomètres de Madrid. Alors qu’elle préparait ses affaires pour quitter les lieux, une violente dispute a éclaté. La femme enceinte devait accouché dans les prochains jours, mais les secours n’ont pas réussi à sauver, ni la mère, ni le bébé. L’homme de 52 ans était déjà connu par la police pour des faits de violences conjugales en 2009.
Le même jour, une jeune femme de 20 ans est aussi assassinée à Madrid. Le même scénario à Bilbao, à Saragosse, à Alvilés, à Matamala de Almazán dans la province de Soria, mais encore à Benidorm près d’Alicante, et même dans la province de Barcelone, à Santa Pèrpetua de Mogoda. L’ampleur du phénomène est important.
Des drames qui auraient pu être évités
Des chiffres plus qu’alertant. Parmi tous ces féminicides du mois de décembre, la moitié des victimes avaient porté plainte. Et plus largement, 41 % des femmes tuées à cause de leur genre en 2022, en Espagne, avaient déjà dénoncé leurs agresseurs. Ce sont les données les plus élevées depuis 2006, date où les féminicides ont commencé à être comptabilisés.
La prise en compte des potentiels dangers lorsqu’une femme vient dénoncer des violences sexistes et/ou conjugales porte à croire qu’elle n’est pas assez efficace.
Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a demandé aux forces de sécurité d’intensifier les mesures de protection des victimes de violences sexistes. La secrétaire d’État à l’égalité, Ángela Rodríguez, a quant à elle qualifié la situation d’« extrêmement grave ». Un comité de crise inédit s’est réuni mercredi matin avec des membres des Ministères de l’égalité et de l’intérieur, de la Délégation gouvernementale contre la violence sexiste, le Procureur de la Chambre de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des représentants des communautés autonomes où les féminicides ont eu lieu.
Les vacances scolaires, en particulier celles de Noël, et les jours fériés, sont des périodes qui ressortent avec un taux plus importants de féminicides.
En 2022, 48 femmes on été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint dans toute l’Espagne.
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