impôts en Espagne. Tous les « autónomos« ne sont pas logés à la même enseigne avec la nouvelle réforme fiscale. Un indépendant sur trois en Espagne paiera en moyenne 1.798 euros de plus par an dans le cadre de la réforme du dispositif approuvé par le gouvernement en 2025. En revanche, les deux tiers économiseront en moyenne 688 euros par an
Photo : Clémentine Laurent
De manière générale, les prestations perçues par les indépendants sont inférieures d’environ 20 % à celles perçues par les affiliés au régime général, mais leurs cotisations sont inférieures de près de 40 %. La conséquence est un déficit par affilié au régime des indépendants qui fait plus que doubler le déficit général de la Sécurité sociale : 2 294 euros par an par indépendant, contre 1 009 euros par salarié.
« Le nouveau régime de contribution basé sur la performance nette de la réforme n’améliore pas sensiblement la viabilité budgétaire du système », estiment Joan Ramon Rovira et Jaume Martí de la Chambre de Commerce de Barcelone dans un article publié dans la Revista Econòmica de Catalunya.
L’une des questions mises en évidence par les deux économistes est de réduire l’écart fiscal entre l’Espagne et l’Union Européenne. « La voie principale serait d’augmenter la fiscalité indirecte (comme par exemple la TVA) » car l’imposition directe, essentiellement l’impôt sur le revenu des personnes physiques, est déjà à des niveaux élevés.
Inégalités du système des impôts en Espagne
En Espagne, les recettes fiscales par rapport au PIB en 2019 s’élevaient à 34,8 % de ce même produit intérieur brut. Ils sont inférieurs de 5,2 points à la moyenne européenne. Sur ces 5,2 points d’écart, 2 points proviennent d’une moindre perception des impôts indirects ; 1,6 point d’une plus faible perception de l’impôt sur le revenu ; 0,9 point du fait de la baisse des cotisations sociales et enfin 0,5 point de la fiscalité des entreprises.
Selon Joan Ramon Rovira et Jaume Martí, « le principal problème de la capacité limitée à réduire les inégalités du système fiscal espagnol réside dans son faible pouvoir de collecte des impôts ».