Un effet Joe Biden. A 76 ans, l’ancien maire de Barcelone Xavier Trias veut tenter de récupérer son siège de maire perdu en 2015.
Bis repetita, l’affiche électorale de 2023 sera un duel entre Ada Colau et Xavier Trias. Avec un effet miroir. Il y a sept ans, Trias, proche d’Artur Mas, était le premier édile de la ville. Avec une campagne populaire en faveur du logement et contre les élites, la très à gauche Ada Colau a réussi à déboulonner le centre-droit bourgeois de Trias.
Au printemps prochain, ça sera exactement le même scénario mais en mode inversé : la bourgeoisie, une partie du commerce, les milieux d’affaires veulent sortir Ada Colau lui reprochant un bilan mitigé en matière de sécurité et une détérioration de la marque Barcelone. Trias redevient le héraut de ce peuple de droite traumatisé par la gauche radicale.
Xavier Trias et Ada Colau lors de la passation de pouvoir en 2015
Il présente sa candidature sous l’étiquette de Junts Per Catalunya, le parti ultra-indépendantiste de Carles Puigdemont. Pourtant le candidat Trias ne partage pas le jusqu’au-boutisme de l’ancien président encore exilé à Bruxelles. Xavier Trias représente l’aile la plus modérée du parti.
Dans la même veine, la gauche indépendantiste modérée ERC présente, comme en 2019, Ernest Maragall, qui affiche 79 ans. Ce dernier était arrivé en tête lors des précédentes municipales, mais n’était pas devenu maire à la suite d’une tambouille électorale entre Manuel Valls et Ada Colau. A la surprise générale, les conseillers municipaux de l’ancien Premier ministre ont investi la maire sortante pour faire barrage à l’indépendantiste.
Ernest Maragall
Une Ada Colau fragilisée par huit ans de pouvoir, mais qui conserve encore un grand capital lui faisant espérer un 3e mandat. La lutte contre les voitures et deux-roues, et leur pollution sonore et environnementale constitue le principal cheval de bataille de l’actuel maire qui affiche un bon bilan en la matière.
Les socialistes sont en embuscade avec l’éternel aspirant à la mairie : Jaume Collboni. L’actuel Premier adjoint d’Ada Colau dans le cadre de la coalition socialiste-gauche radicale tentera d’incarner le renouvellement tout en faisant partie de l’équipe municipale sortante. Il peut compter sur le soutien du Premier Ministre socialiste Pedro Sanchez qui a réalisé hier dimanche son premier déplacement de campagne. Pour le gouvernement espagnol, gagner Barcelone est la priorité de ce scrutin.
Jaume Collboni
Les droite et extrême-droite espagnoles, en milieu hostile dans la très progressiste Barcelone, n’ont pas encore désigné de candidat. Les premiers sondages donnent dans un mouchoir de poche Ada Colau, Ernest Maragall et Jaume Collboni. Xavier Trias est largement distancé. Les Français de Barcelone ont le droit de vote dans ce scrutin qui se tiendra le dimanche 28 mai 2023.
