Les trains directs trains France-Espagne (Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille) ne rouleront plus, dès ce dimanche 11 décembre. Ce coup d’arrêt provient de la fin du partenariat ferroviaire franco-espagnol. Depuis, la Renfe attend le coup de sifflet français. La Sncf reste sur ses rails. Et les voyageurs lancent une pétition.
C’est une sortie de route officielle. Les lignes de train Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille prendront fin à partir de ce dimanche 11 décembre. Quelques mois après le divorce entre la Sncf et la Renfe.
Pour rejoindre Marseille ou Lyon depuis l’Espagne, il faudra donc passer par Paris, ou opter pour le bus, l’avion ou la voiture. Un sort annoncé depuis février dernier, date à laquelle les deux sociétés ferroviaires, française et espagnole, ont mis fin à leur collaboration. « Un choix unilatéral », soutient un responsable espagnol. Côté français, on justifie encore la décision par un manque de rentabilité, suite à la crise sanitaire.
Résultat ? La Sncf conserve seulement le Paris-Barcelone, dont les trains appartenaient déjà à la France. « Les autres routes ne seront pas reprises », déclare la chargée de communication. Alors que dans le même temps, avec la libéralisation des trains européens, le low-cost français Ouigo multiplie ses lignes dans la péninsule ibérique. Et trouve sa clientèle entre Barcelone et Madrid depuis mai 2021. « La meilleure du réseau », rappelait la Renfe dans un précédent article.
La Renfe mise sur attente pour circuler en France
Mais lorsqu’il s’agit de faire de même pour l’entreprise espagnole en Hexagone, ça déraille. « La société espagnole a cependant annoncé vouloir reprendre les lignes Lyon-Barcelone et Marseille-Madrid courant 2023 », confirme la responsable communication de la Sncf. Quel mois ? Quel trimestre ? Aucune date ne se dessine pour le moment.
« Nous attendons le certificat de sécurité. Une fois en main, nous pourrons former le personnel et opérer en France. Mais ça, ça ne dépend pas de nous« , répète un dirigent de la Renfe, qui voit sa patience mise à rude épreuve. Les trains circulant autrefois entre Barcelone et Lyon, et Marseille et Madrid, avaient pourtant les autorisations déjà en poche. Mais il manque le feu vert de l’agence de sécurité française en question. Et celle-ci ne semble pas pressée. « La situation reste similaire à celle que l’on connaît depuis quelques mois », regrette la Renfe.
Lignes de trains France-Espagne : une pétition circule
L’entreprise garde malgré tout son optimisme. D’une part, parce que ces lignes sont historiques. Barcelone-Lyon existe depuis 2013. D’autre part, parce qu’elles s’avèrent indispensables pour relever le défi climatique. Et surtout, parce que les expatriés français en ont besoin. Plus de 2 500 personnes ont déjà signé la pétition en ligne qui tourne sur les réseaux sociaux.
« Au lieu des 5 h de voyage entre les gares de Sants et de la Part-Dieu, il faudra désormais 6 h ou 7 h de voyage », annonce l’auteur de la pétition, remontée face à cette décision. « Je ne peux pas me résoudre à prendre l’avion. » L’ouverture à la concurrence des chemins de fer visait à augmenter l’offre et leur fréquentation. Une alternative idéale pour limiter son empreinte carbone et lutter contre le changement climatique. Mais pour l’instant, ce que l’Europe espérait n’obtient pas l’effet escompté.