En Espagne, trop de fonctionnaires non remplacés

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Retraités, sur le départ ou à quelques années près. En Espagne, les fonctionnaires arrivent en fin de carrière, mais ne sont pas remplacés. D’ici 10 ans, la moitié d’entre eux partiront. L’Etat tire la sonnette d’alarme.

En Espagne, la moitié des fonctionnaires partiront en retraite d’ici dix ans. Et le pays reste, pour l’heure, sans relève. Dans les institutions comme le Sepe, équivalent du Pôle emploi en France, ou de la Sécurité sociale, obtenir un rendez-vous s’avère de plus en plus difficile. La raison se trouve dans ses effectifs.

L’administration espagnole vieillit. D’après une étude ministérielle menée en 2021, les fonctionnaires arrive à la fin de leur carrière. Dans la prochaine décennie, il n’en restera plus que 40,36 % puisque plus de la moitié des employés des services publics prendront leur retraite.

Ils le peuvent dès l’âge de 60 ans, après justification de 30 années d’ancienneté. En Espagne, les fonctionnaires bénéficiant de cet ancien régime arrêtent de travailler en moyenne à 61,98 ans. Et 67 % d’entre eux se retirent de la vie active avant 65 ans, l’âge légal espagnol.

Les effectifs de fonctionnaires en baisse

Mais là où ça coince, c’est sur la suite. Alors que la population espagnole ne cesse d’augmenter, passant aujourd’hui à 47 millions, celle des employés des services publiques ne suit pas la cadence. En 20 ans, l’Espagne a gagné 6 millions d’habitants alors que son nombre de fonctionnaires n’a même pas atteint les 500 000 employés supplémentaires.

De tous ces chiffres, il faut encore différencier les fonctionnaires des ouvriers et des intérimaires. C’est ainsi qu’il ne reste plus de 53 % des effectifs dont la fonction public fait partie intégrante de leur carrière. Et son taux n’en finit pas de baisser, par manque de remplacement.

Seules les communautés autonomes semblent adapter plus efficacement leurs effectifs, mais subissent elles aussi l’absence de renouvellement. En Catalogne, la majorité des fonctionnaires des services pénitentiaires, ruraux, ou encore de la justice et de la santé, dépasse l’âge de 45 ans.

Des retraités non remplacés

Le phénomène s’est amplifié durant les dix dernières années et la crise économique.« Il y a un déficit structurel et le taux de remplacement ne couvre pas la perte de troupes survenue depuis 2010 », explique un syndicaliste, dans un article de la Vanguardia. Et ce, malgré la création d’emploi. Les organismes spécifiques étant encore laissés-pour-compte.

C’est ainsi, que selon l’Offre Publique d’Emploi pour 2022, le taux de remplacement général des fonctionnaires montent à 110 % au niveau national. Et plus encore dans les secteurs dits « prioritaires », comme l’éducation, la santé, ou encore la science et les forces de l’ordre. Plus que jamais, la fonction publique doit aller plus vite.

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