Les prix des logements à Barcelone augmentent à vitesse grand V. Mais pas les salaires. Une situation inquiétante, dont la note s’avère particulièrement salée pour les jeunes.
Photo : Clémentine Laurent
Gagnez-vous au moins 25 000 euros par an ? Si vos revenus annuels sont inférieurs à ce montant, alors il sera compliqué de trouver un appartement digne de ce nom à Barcelone. C’est ce qu’affirme l’Observatoire métropolitain du logement de Barcelone, dans un rapport « particulièrement inquiétant ».
Le prix moyen des logements dans la capitale de la Catalogne ne cesse de croître, depuis les vingt dernières années. Et sa vitesse d’augmentation ne s’accorde pas avec celle des salaires. Ce constat est même chiffré. Les sommes de vente moyennes d’un appartement ont augmenté 2,4 fois plus vite que le salaries pour les neufs et 2,5 fois pour ceux d’occasions. Pour la location, le chiffre est légèrement plus bas : 2,1.
Le cas de Barcelone n’est pas isolé en Espagne. Ni même en Catalogne où le prix d’achat des maisons a grimpé 2,2 fois plus que celui des salaires des Catalans. Avec une différence encore plus grande, pour les propriétés neuves.
Les jeunes touchés de plein fouet
Avec tout cela, forcément, ce sont surtout les jeunes qui paient le prix fort. Car dans les faits, les locataires ou propriétaires barcelonais possèdent, bel et bien, moins de 25 000 € par an sur leur compte bancaire. Ils ont généralement entre 18 et 39 ans et consacrent une part bien plus importante de leur salaire que celle recommandée.
Selon l’Observatoire, les jeunes ne devraient pas dépenser plus de 30 % de leurs revenus dans un loyer. Or, une personne seule dédie facilement la moitié de sa paye dans son logement. Et c’est ainsi que plus de 120 000 nouveaux contrats de location ont été signés dans la cité comtale l’année dernière. Soit 25,5 % de plus qu’en 2020.
Mais tous ne peuvent pas suivre. Ajoutées à l’inflation et au coût de l’énergie, ces données mettent en lumière une partie de la population de Barcelone. Celle qui ne réussit pas à acheter un appartement en bon état. Et celle dont la forte précarité nécessite un relogement d’urgence. Et ce n’est pas prêt de s’atténuer, alarme l’Observatoire.