Quel est le profil type de l’agresseur sexuel en Catalogne ? Et dans quel contexte se déroulent les agressions ? Voici ce que la police sait.
Oui, il existe bel et bien un problème en fin de soirée en Catalogne. C’est la porte-parole des Mossos d’Esquadra, Monste Escudé, qui l’affirme. Lors d’un bilan annuel, suite au plan de lutte contre les violences sexuelles lancé cet été, les forces de l’ordre ont révélé le profil type des « prédateurs » de Barcelone. Encore trop nombreux.
C’est à l’aube qu’ils font le plus souvent leur apparition, après une soirée trop arrosée un vendredi, samedi ou veille de jours fériés. Et contre toute attente, 60 % d’entre eux n’appartiennent pas à l’entourage de la victime. Ce constat contredit les données du gouvernement ou encore des associations, qui pointaient justement du doigt les agresseurs faisant partie des connaissances des victimes.
Des agressions à domicile par des inconnus
Mieux vaut, donc, se méfier des inconnus. Ou plutôt des nouvelles rencontres. Car selon les chiffres des Mossos, 95 % des agressions sont commisses par des hommes tout juste rencontrés. Sans pour autant faire d’eux des violeurs, nuance la porte-parole de la police catalane. On parle alors d’une rencontre lors d’une soirée, en boîte de nuit ou dans un bar musical, qui se termine en « coup d’un soir » au domicile de l’homme.
Mais l’affaire tourne mal. Alcool ou drogues provoquent un comportement « somnolent ». Et va de pair avec une agression sexuelle. Le tout, dans un univers bien loin des idées reçues. Car en réalité, là encore, les lieux des faits changent de ce que l’on pouvait imaginer. La moitié des agressions se déroulent dans un appartement ou une maison. Contre 22 % sur la voie publique ou dans d’autres endroits, et seulement 4 % en discothèques.
Le nombre de plaintes en hausse
Mais dans le monde de la nuit, il ne faut tout de même pas baisser la garde. Rien que cette année, la Catalogne a recensé 51 viols en groupe. Et la plupart du temps, cela se passe en boîte de nuit. On parle surtout de coups ou d’attouchements, réalisés pas un public plus jeune que l’âge moyen des agresseurs sexuels.
Tous ces nouveaux éléments ont pu être découverts par les Mossos en quelques mois seulement, grâce à la mise en place cet été d’un plan d’action de lutte contre les violences sexuelles. Le ministre de l’Intérieur du gouvernement catalan, Joan Ignasi Elena, a d’ailleurs assuré qu’il sera maintenu.
Le dispositif semble effectivement porter ses fruits. Mais encore une fois, d’une manière inattendue. La police a enregistré 25 % de plaintes supplémentaires, par rapport à la période précédant ce plan d’action. Un signe de confiance et de l’envie de ne plus se taire.