Une vaste arnaque mondiale liée à la crypto-monnaie a fait 17 000 victimes rien qu’en Espagne.
Mercè, 80 ans et habitante de Puigcerdà dans le département catalan de Gérone, a perdu 800.000 euros dans une arnaque en lien avec la crypto-monnaie. La vieille dame a d’abord répondu à un message Whatsapp d’un certain Graison. Celui-ci, se faisant passer pour un conseiller financier, restera en contact quatre ans avec l’octogénaire pour lui dérober 500.000 euros afin de les investir dans les crypto-monnaies.
Le temps passant, les soupçons de la victime s’éveillent sur l’identité réelle de son supposé conseiller. Elle a demandé le recouvrement de la somme. Après avoir fait croire à Mercè que son conseiller financier était décédé, les escrocs au bout du fil ont encore réussi à lui soutirer 300.000 euros supplémentaires. Ils se faisaient cette fois-ci passer pour un cabinet d’avocats mandaté par un groupe de victimes afin de récupérer les sommes investies.
Une arnaque d’ampleur mondiale
Mercè dépose enfin une plainte au commissariat des Mossos d’Esquadra de Puigcerdà, déclenchant ainsi l’une des enquêtes les plus complexes sur les escroqueries financières liées aux crypto-monnaies en Europe. Les enquêteurs constateront que le cas de Mercé n’est pas isolé. Une organisation d’ampleur presque industrielle, dirigée depuis l’Albanie par un conseiller de l’actuel ministre de la Défense, a arnaqué 17 000 victimes rien qu’en Espagne.
Cette mafia, pour capter ses victimes, a ouvert de nombreux faux sites Internet dans le domaine de la crypto-monnaie, poussant le vice jusqu’à parrainer l’équipe de football de Séville, avec le nom d’une fausse société Everfx, imprimée sur les shorts des joueurs.
L’organisation criminelle avait ouvert des dizaines de centres d’appels situés en Albanie, Bulgarie, Géorgie, Macédoine et Ukraine à partir desquels des centaines de faux conseillers financiers manipulaient les victimes, les menant à investir toutes leurs économies dans des produits inexistants. Au total, suite aux actions de police menées dans ces pays, 15 centres d’appels ont été démantelés et du matériel important a été saisi, notamment 355 ordinateurs, téléphones portables, tablettes et autres objets électroniques contenant des informations sur des particuliers.