Barcelone serait-elle la ville du sexe ? Dans la capitale de la Catalogne, les sex shops sont facilement visibles depuis la rue et attirent une large clientèle. Preuve d’une grande ouverture sur cet univers, qui n’est pas due au hasard.
« Je suis contente d’avoir partagé cette première expérience avec vous les filles », ricane une Française avec ses amies, en sortant d’un sex shop d’Urquinaona, à Barcelone. Comme elles, ils sont beaucoup à se rendre dans les boutiques érotiques de la capitale de la Catalogne. Il faut dire que les sex shops sont nombreux à Barcelone.
38 pour être exact. C’est deux fois plus qu’à Marseille. Même si Barcelone ne bat pas le quota de Paris, elle semble tout de même bien plus ouverte que sa voisine francophone. Lui offrant, d’ailleurs, la place de troisième ville au monde pour passer un week-end torride, selon la plateforme Bedbible.
Car ici, la particularité des sex shops, c’est leur présence très visible depuis la rue. Là où, dans d’autres villes, ces boutiques seraient cachées derrière une façade noire avec des strass. Alors pourquoi l’univers du sexe fonctionne-t-il autant à Barcelone ?
« On a l’impression de rentrer dans un supermarché »
« Les boutiques sont très lumineuses. On a l’impression de rentrer dans un supermarché ou un magasin de vêtements », indique Iman, vendeuse chez Love Stop Bcn, dans le quartier gothique. Quasiment tous les sex shops de Barcelone ont adopté cette stratégie. Des vitrines habillées de jeux sexuels ou de sous-vêtements sexy. Des produits exposés sobrement sur un fond blanc. « Le but c’est que les gens n’aient pas peur de rentrer », ajoute Marta, à la caisse de Lovesexing, dans le quartier de Gràcia.
Le concept porte ses fruits. En une dizaine d’années, les sex shops se sont multipliés dans la ville. Avec carte blanche pour leur vitrine et leur emplacement. Contrairement à la France, qui protège les zones autour des écoles. Mais c’est surtout grâce au boom de 50 nuances de Grey, que les magasins de sex-toys et lingerie sadomasochiste en Espagne ont trouvé leur public en Espagne. Et étonnamment, il n’est pas que touristique.
Locaux et touristes venus acheter « l’objet interdit »
Selon les vendeurs, la clientèle est très variée. Elle va des jeunes de 18 ans aux personnes âgées de 80 ans. Des touristes aux locaux. Des célibataires, aux couples, et des hommes aux femmes. « C’est la plus grande part de notre public. Aussi parce que les sex-toys sont plus souvent destinés aux femmes et parce qu’elles ont pris davantage de pouvoir dans le couple », explique Sandra, gérante de Luxury Love dans le Born. Alors, elles viennent en groupes, avec leur compagnon, ou seules. Mais jamais avec honte.
L’effet recherché a donc vite trouvé son succès à Barcelone. La taille et la population de la cité comtale éloignent les clients des mauvais regards. « Barcelone est une ville très ouverte sur la sexualité », ajoute Sandra. Au point d’attirer, aussi, des touristes « de niche », loin de ceux à la recherche de prostituées. « Les Italiens par exemple achètent des sex-toys ici parce que chez eux, c’est un péché d’aller dans les sex shops. Pareil pour les pays de l’Est, arabes, ou avec une culture musulmane. Chez eux, c’est même parfois interdit. »
Sans surprise, l’objet le plus vendu est donc un vibromasseur ressemblant à une brosse nettoyante pour visage. Idéal pour passer incognito à la douane. Car en dehors de Barcelone, l’univers du sexe n’a pas partout pignon sur rue.