Les Français de Barcelone sont-ils des privilégiés ? Depuis la pandémie, les nouveaux expatriés semblent plus aisés qu’avant. Mais au-delà des revenus, c’est toute une série d’avantages dont bénéficient les Français venus s’installer en Catalogne.
Les expatriés français de Barcelone représentent-ils la tranche aisée de la population française ? « Pour ça, il faudrait connaître les revenus mais c’est bien connu, les Français ne disent pas combien ils gagnent », plaisante Pierre-Olivier Bousquet, président de l’Union des Français de l’étranger de Barcelone.
Dresser un profil social reste difficile, par manque de statistiques. Mais selon le conseiller consulaire Renaud Le Berre, les 47 000 Français inscrits au Padrón ont un niveau de vie plus élevé que la moyenne en France. « Ce sont majoritairement des cadres ou des intellectuels. Généralement, ils ont d’assez bonnes situations.«
La qualité de vie malgré des salaires plus bas
Mais ce n’est pas tant au niveau fiscal que les expatriés sont favorisés. Car trouver un poste de cadre aussi bien payé qu’en France est difficile. Bien que les salaires de Barcelone tendent à s’ajuster aux revenus parisiens, leurs montants restent bien moindres. Au moins 15 % de différence, selon un cabinet de recrutement international.
« Mais il y a des gens qui sont prêts à gagner moins d’argent que s’ils étaient restés à Paris, pour venir ici », explique Pierre-Olivier Bousquet. Malgré des salaires plus bas, les Français gagnent au change. « Le coût de la vie est quand même 20 % moins cher qu’en France. » Au bout du compte, ce qui pouvait être un frein se transforme en privilège. Qui profite aussi, aux enfants.
Une éducation élitiste pour les enfants
Selon le président de l’UFE, ils bénéficient d’une scolarité plus élitiste. « Forcément, en France, le coût de la vie est tellement élevé que l’on ne peut pas se permettre de payer des écoles américaines à 1 000 € ou françaises à 550 €. Les enfants vont dans le Public. » Avec davantage de moyens, ici, les Français de Barcelone peuvent donner l’opportunité à leurs enfants de grandir dans des environnements plus privilégiés et internationaux.
Malgré le coût élevé de cette éducation, les Français de Barcelone peuvent, visiblement, se le permettre. Depuis deux ans, le conseil consulaire a remarqué une baisse des demandes de bourses scolaires. Alors qu’elles offrent un soutien financier aux nouvelles familles qui souhaitent inscrire leurs enfants dans les écoles françaises d’Espagne. Une preuve de l’augmentation des moyens des Francophones installés dans la cité comtale. « Avant, les expats étaient des Français de tout type. Maintenant, ils ont plus d’argent. Généralement, cette population vient de la région parisienne », souligne Pierre-Olivier Bousquet. Peu étonnant.
Favorisés sur l’immobilier espagnol
D’autant que depuis quelques années, le travail à distance permet à certains Français de conserver des salaires très confortables grâce à des business gardés en France ou en Europe. « Beaucoup font des allers-retours entre Barcelone et la France. Avec 100 000 € par an, on a les moyens d’avoir un bel appartement ici et un pied-à- terre à Paris. » Voire même investir sur la Costa Brava.
Car en Espagne, les Français sont aussi les chouchous des agents immobiliers. « Ils ont un pouvoir d’achat supérieur aux Espagnols et pour beaucoup achètent leurs appartements en cash ». Sans de grandes ressources financières, ils n’auraient pas ce passe-droit. Des privilégiés même parmi les privilégiés, donc.