De l’énergie verte et du gaz transiteront entre Barcelone et Marseille dans un nouveau projet validé par la France et l’Espagne.
Le MidCat est définitivement mort, sans fleurs ni couronnes. Cette pipeline inachevée devait relier la France et l’Espagne en traversant le Col du Perthus et Carcassonne au départ de Martorell (province de Barcelone). Le projet relancé par Madrid en raison de la crise énergétique a suscité une levée de boucliers de Paris. La France estime que ce gazoduc n’est pas une solution d’avenir puisqu’il s’agirait d’investir encore sur des énergies fossiles et que les travaux pourraient causer des dommages environnementaux dénoncés par les associations écologistes.
Cependant, une solution alternative a été trouvée ce jeudi 20 octobre entre le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le Président français Emmanuel Macron : un nouveau « couloir énergétique » entre Barcelone et Marseille qui reliera la péninsule au reste de l’Union européenne et servira au transport d’énergies renouvelables et hydrogène dans un second temps. Au préalable, le gazoduc transitera du gaz naturel.
Fluidifier les transits énergétiques
L’Espagne détient 30% des ressources de gaz de l’ensemble de l’Union européenne. Si le pays ne produit pas son propre gaz, il en importe une quantité non négligeable de l’Algérie. Une réserve qui intéresse au plus haut degré l’Allemagne. Berlin est la première victime des restrictions de gaz exercées par Vladimir Poutine et est particulièrement dépendante du gaz russe. Or, l’Espagne ne peut pas faire transiter autant de gaz qu’elle le souhaiterait en raison d’un manque d’infrastructures.
« C’est une très bonne nouvelle », s’est félicité aujourd’hui Pedro Sánchez qui a remercié Macron, mais aussi le Premier ministre portugais António Costa pour leur « travail en commun » et leur « esprit d’ouverture ». Les ravages environnementaux seront moins lourds que ceux du projet Midcat puisque les 226 kilomètres de canalisations, au lieu de traverser les villes d’Hostalric, de Figueras et du Perthus seront sous-marines entre Barcelone et Marseille.
Pour le moment, Sánchez, Macron et Costa n’ont pas décidé du calendrier de construction ni du financement du projet. Les trois ont convenu de clore ces détails les 8 et 9 décembre prochains lors du sommet euro-méditerranéen qui se tiendra à Alicante.