Remaniement ministériel en Catalogne

Les ministres catalans issus de Junts, le parti de Carles Puigdemont, ont démissionné suite à la décision des militants de quitter le gouvernement de Pere Aragonès (ERC), jugé trop timide dans son chemin vers l’indépendance. Un nouvel exécutif se met en place. 

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La nouvelle ministre catalane de l’économie est Natàlia Mas, un profil très technique. La quadragénaire était jusque là directrice générale d’Industrie au sein du ministère. Elle hérite de la lourde tâche de faire adopter les budgets de la Catalogne par le parlement. Les comptes publics ont été dessinés par le ministre Puigdemontiste sortant : Jaume Giró. Ce budget est primordial pour permettre l’adoption des mesures sociales liées à l’inflation. La tâche du vote sera ardue, le président Aragonès n’ayant plus de majorité parlementaire. Les comptes publics pourraient cependant être approuvés par les députés socialistes au nom de la responsabilité.

La nouvelle ministre des Affaires étrangères est Meritxell Serret, qui s’était exilée au côté de Carles Puigdemont à Bruxelles en 2017 et de revenir en début d’année sur le territoire catalan sans être inquiétée par la justice.

Le Ministère des Droits Sociaux sera occupé par Carles Campuzano. C’est la surprise de ce remaniement, avec l’entrée de ce poids lourd du parti de centre droit Convergencia. Après un mandat de 20 ans de député à Madrid, Campuzano a quitté le parti après la prise en main de Carles Puigdemont.

Le nouveau ministre de la Santé est le médecin Manel Balcells. Il devra gérer la fin de la pandémie de Covid. La Catalogne travaille sur un plan de lutte contre le suicide et sur la santé mentale.

Le nouveau ministre des Universités et de la Recherche est un historien, ancien socialiste : Joaquim Nadal. Le gouvernement s’est engagé à baisser les frais pour les étudiants dans le cadre de leur cursus universitaire.

Juli Fernandez devient ministre de l’Aménagement du territoire. L’ancien maire de Sabadell sera en charge des infrastructures publiques et devra gérer le dossier des retards et bugs sur le réseau régional catalan.

Gemma Ubasart devient la nouvelle ministre de la Justice. C’est une proche de la gauche radicale de Podemos.

Ceux qui restent

Les ministres issus de la gauche ERC reste en place, il s’agit du responsable d’intérieur Joan Ignasi Elena qui devait réformer les Mossos d’Esquadra, notamment avec l’interdiction des lanceurs LBD durant les manifestations.

Roger Torrent reste ministre des Entreprises et du Travail. Un ministère clé en pleine crise énergétique et inflationniste.

Josep González Cambray, le ministre de l’Education, continue de gérer l’épineux dossier des 25% de cours en espagnol imposés par la justice espagnole.

Teresa Jordà reste en charge de l’Action climatique et de l’Agriculture. Un ministère en charge de la lutte contre le dérèglement climatique. Une tâche compliquée avec les températures caniculaires qu’a connue la Catalogne durant ce dernier été. Développer une agence de l’énergie publique est sur la table du conseil des Ministres.

Natalia Garriga est toujours ministre de la Culture. Ce ministère a obtenu un budget record : 2% des comptes publics contre 1% auparavant. Les secteurs culturels réclament 4%.

Un gouvernement très minoritaire

Avec seulement 33 parlementaires dans un hémicycle de 135 sièges, la gauche du président Pere Aragonès est en minorité absolue. Si un rapprochement a lieu avec les 8 députés de Podemos, il n’y aura pas d’accord global avec les 33 parlementaires socialistes, ont assuré à la fois ERC et le PSC.

Pour la gauche républicaine, le parti socialiste n’a pas assez tourné le dos à la répression, n’a pas suffisamment exprimé son soutien lorsque les leaders catalans étaient emprisonnés. Les 32 députés de Junts sont également dans l’opposition, aux côtés des 11 parlementaires de Vox (extrême droite), des 8 de la CUP (extrême gauche indépendantiste), des 6 de Ciutadans (centre droit).

Le premier objectif de Pere Aragonès sera donc de faire approuver les budgets et surtout de ne pas convoquer d’élections anticipées, comme le demandent tous les partis de l’opposition.

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