Qu’ont en commun l’écologiste Sandrine Rousseau, le rappeur Booba, l’insoumis Manuel Bompard ou le nationaliste Jean-Philippe Tanguy ? Tôt ou tard ces personnalités ont eu maille sur Twitter avec Stéphane Vojetta, le député des Français d’Espagne, Portugal, Andorre et Monaco.
Avec seulement 6.406 followeurs, le macroniste arrive chaque semaine ou presque à déclencher une tornade sur le réseau social à l’oiseau bleu. Si Vojetta a réussi à évincer Manuel Valls dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger, c’est en partie grâce à sa verve et son goût de la petite phrase qui a fait le bonheur des médias durant la dernière campagne législative.
« Vous allez presque nous faire regretter Manuel Valls », s’est d’ailleurs écriée dans l’hémicycle la sulfureuse Sandrine Rousseau après un échange musclé entre Vojetta et la France Insoumise.
« Vous allez presque nous faire regretter Manuel Valls », lance @sandrousseau à @StephaneVojetta, élu dans la circonscription où se présentait l’ancien Premier ministre.#PJLPouvoirdachat #DirectAN pic.twitter.com/9wrcXJHaQe
— LCP (@LCP) July 20, 2022
Une sortie de l’écologiste qui a déchaîné les passions sur le réseau Twitter entre les militants Insoumis et Stéphane Vojetta. Sur le net, les amabilités et les échanges fusent. Interpellant sur une question économique Manuel Bompard, le numéro 2 de Jean-Luc Mélenchon, à la manière d’un professeur corrigeant un cancre, le député macroniste se verra qualifié tout autant ironiquement d’Einstein, sous les quolibets et moqueries des militants de gauche radicale.
Provocateur Stéphane Vojetta ? Le parlementaire s’en défend. « Depuis les dernières élections, chacun a découvert qui j’étais derrière le visage lisse du député de la majorité présidentielle. J’aime utiliser l’humour pour dédramatiser certaines situations. Je me considère plus comme quelqu’un de sincère qui casse les codes que comme un provocateur », explique-t-il.
Twitter, un lieu de débat
Pour le député, Twitter est l’anti-chambre de l’hémicycle qui permet d’aller plus loin que lors des séances parlementaires. « Les discussions sur Internet sont intéressantes. Avec Sandrine Rousseau j’ai pu ouvrir le débat sur les limites de l’humour autour son compte parodique Sardine Ruisseau », évoque Vojetta. Ce compte serait manipulé par l’extrême-droite selon les twittos Insoumis qui reprocheront à Vojetta d’en faire la promotion.
Cependant, les sorties du macroniste ne sont pas uniquement dirigées au flanc gauche de l’hémicycle. Après une critique envers les élus du Rassemblement National, Vojetta se fera traiter de « pitoyable » par le bras droit de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy.
Ces passes d’armes ne connaissent pas les frontières, et les propos de Vojetta ont même déclenché des tensions en Catalogne. L’élu a amalgamé le mouvement indépendantiste à la violence et la stratégie de Vladimir Poutine. Aleix Sarri, du cercle proche de Carles Puigdemont, a qualifié le tweet d’infamie et demandé au député de rectifier le tir. « Mes propos ont été mal compris », a justifié Voletta pour tenter de désamorcer l’affaire.
Mais il n’y a pas que des engueulades sur le compte du Marcheur. Une surprenante connivence s’est nouée entre l’élu de la République et le rappeur Booba. Lors d’un débat sur les influenceurs victimes d’arnaques, Vojetta a cité l’artiste qui « fait avancer la cause avec son style à lui ». L’ultra-connecté Booba n’a pas tardé à faire part de son enthousiasme.
Une ambition politique ?
Stéphane Vojetta utilise-t-il son art du buzz à des fins plus ambitieuses ? « Vojetta président OK, mais toujours en vivant à Madrid, ma ville de résidence « , répond le parlementaire qui défend son ancrage local. « Ma communication est trop éloignée des codes traditionnels de la politique, je n’obtiendrai pas de promotion avec ça, bien au contraire. Certains jours je me lève en me disant qu’aujourd’hui, il n’y aura ni blagues, ni clashes, mais au final c’est plus fort que moi » confesse-t-il.
Au-delà des envolées lyriques, l’homme voit les outils numériques comme de véritables outils de travail. Dans les circonscriptions de l’étranger, aller à la rencontre des Français est un vrai challenge. Alors les coups de com’ sur les réseaux sociaux et la mise en place d’une ligne whatsapp permettent aussi de ne pas être oublié. L’élu assure d’ailleurs mettre un point d’honneur à répondre à tous ses message, en dehors de ses heures de travail parlementaire.
